C’est, appliquée au sport de haut niveau, l’histoire (presque) vieille comme le monde du cavalier qui, tombé de cheval, se doit de remonter en selle. Le 15 octobre 2023, le cœur du rugby français a brusquement cessé de battre, après que, à 1 point près (28-29), le XV tricolore se soit fait éjecter de «sa» Coupe du monde. Un coup d’arrêt, dès les quarts de finale, face à l’Afrique du Sud, synonyme d’une incommensurable tristesse pour tout un pays en quête d’un premier trophée planétaire. Sans doute, de ce côté-ci de la Manche, la plus grande désillusion ovale depuis un siècle – avec la finale de la Coupe du monde 2011, perdue 7-8, contre la Nouvelle-Zélande, autre désenchantement majeur, mais qui, lui, se déroulait à 18 000 kilomètres de l’Hexagone.
Le sacre de l’automne a donc fait pschitt. C’est ainsi. Fabien Galthié, le sélectionneur qui, en quatre ans, était parvenu à replacer le rugby français au centre des débats internationaux, n’en a pas moins dressé le bilan élogieux d’un parcours à 80 % jalonné de victoires, expliquant en gros, statistiques à l’appui, que si c’était à refaire… il ne changerait rien. Ou si peu. Côté joueurs, en revanche, on n’a pas entendu le même son de cloche, chacun gérant ce qu’il vivait comme un choc post-traumatique : plusieurs matchs durant, la star Antoine Dupont a paru jouer en pilotage automatique. Gaël Fickou a foiré son début de