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Rugbymen français accusés de viol en Argentine : Oscar Jegou et Hugo Auradou entendus par la justice ce jeudi

Violences sexuellesdossier
Un mois après leur arrestation et deux jours après une audition de la victime, les deux rugbymen français inculpés de viol en Argentine sont entendus ce jeudi 8 août par le magistrat chargé du dossier.
La police escorte les joueurs de rugby français Oscar Jegou, troisième à partir de la gauche, et Hugo Auradou, hors de la prison après avoir été assignés à résidence à Mendoza, en Argentine, le mercredi 17 juillet 2024. (Mariana Villa/AP)
publié le 8 août 2024 à 18h23

Le temps s’étire en Argentine. Un mois après leur arrestation, c’est au tour des deux rugbymen français inculpés de viol en marge de la tournée de juillet du XV de France d’être entendus par la justice. Ils ont été auditionnés par le magistrat chargé du dossier. L’audition, qui devrait s’étaler sur la journée, a commencé (avec retard) en milieu de matinée, d’abord par la déposition d’Hugo Auradou, a-t-on appris de sources judiciaires sur place. Les deux joueurs sont arrivés au Pole judiciaire de Mendoza par une entrée secondaire, à l’écart des journalistes. En présence des avocats des deux parties, l’audience devrait se prolonger tard dans la journée.

La femme de 39 ans qui accuse de viol aggravé les rugbymen Hugo Auradou et Oscar Jegou, a été reçue par le magistrat deux jours plus tôt, mardi 7 août au tribunal de la ville. «Il s’agissait avant tout de clarifications nécessaires, puisque la déclaration principale est celle du 7 juillet», a précisé à l’issue de cette audition Natacha Romano, l’avocate de la plaignante. Une audition qui a duré plus de quatre heures, en présence de ses avocats et exceptionnellement du frère de la victime, autorisé à être là pour la soutenir. Les avocats de la défense, dirigés par Rafael Cuneo Libarona, étaient également présents. Selon son avocate, la plaignante a réitéré ses accusations et apporté des «éclaircissements».

Les joueurs Français placés en résidence surveillée depuis le 17 juillet

Hugo Auradou et Oscar Jegou, tous deux âgés de 21 ans, sont accusés de viol aggravé en réunion. Les faits se sont déroulés dans la nuit du 6 au 7 juillet dans une chambre d’hôtel de Mendoza à 1 000 km de Buenos Aires. Le XV de France venait d’y disputer un test-match contre l’Argentine.

Dans son récit, la victime présumée dit s’être rendue avec l’un des deux joueurs, rencontré en boîte de nuit, dans sa chambre d’hôtel. Puis y avoir subi viols et violences par l’un et l’autre joueur, revenu plus tard. Arrêtés le 8 juillet à Buenos Aires, les deux jeunes Français ont été transférés le 11 juillet à Mendoza, inculpés le lendemain puis écroués. Enfin, le 17 juillet, ils ont finalement été placés en résidence surveillée.

Mardi, l’avocat des deux joueurs a affirmé que «l’innocence des deux joueurs de rugby avait été démontrée», tout en gardant pour l’heure tous les «détails» qu’il pourrait «donner». Depuis le début, leur conseil se dit «confiant» et dit détenir des «preuves» sans toutefois fournir plus de précisions qui attesteraient de l’innocence des deux joueurs, lesquels reconnaissent une relation sexuelle avec la plaignante mais affirment qu’elle était consentie. Ils nient toute violence.

Des messages audios de la plaignante analysés par la justice

Eléments apparus ces dernières semaines, des messages audios échangés par la plaignante avec une amie après les faits lui ont été présentés pendant l’audition de mardi. «Elle a pu expliquer très calmement chacun d’eux», a de son côté assuré son avocate. L’avocat des joueurs a pour sa part fait état de «contradictions notables» entre les dépositions de la plaignante ainsi que de «différentes versions (qui) ont été accommodées», ce que selon lui le magistrat instructeur a «remarqué».

L’avocat de Jegou et Auradou devrait dans les jours à venir déposer une demande de remise en liberté des joueurs, le juge devant se prononcer en début de semaine prochaine sur le maintien ou le changement de leur statut de détention préventive en résidence surveillée en Argentine. «Logique et cohérent» selon l’avocate de la plaignante.