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Tournoi des six nations : face aux Anglaises, un «Crunch» record pour les Bleues

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Les rugbywomen tricolores tenteront de rafler le Grand Chelem face au surpuissant XV de la Rose ce samedi à Bordeaux, devant 27 000 spectateurs. Un record pour un match féminin de rugby dans l’Hexagone.
Les Bleues face aux Galloises à Grenoble, le 23 avril 2023. (Christophe Saidi/Icon Sport. ABACA)
par Hicham Bennis
publié le 27 avril 2024 à 6h40

Le seul enjeu explique-t-il cet engouement ? La Fédération française de rugby (FFR) l’affirme, 27 000 spectateurs garniront ce samedi 27 avril (1) les travées du stade Chaban-Delmas, à Bordeaux, pour encourager les Bleues face aux Anglaises dans le dernier match au sommet du tournoi des VI nations 2024. Un record d’affluence pour un match féminin de rugby en France. L’an dernier, la barre des 18 604 spectateurs avait été atteinte face au pays de Galles, à Grenoble. Invaincues cette année dans le tournoi, Françaises comme Anglaises espèrent rafler le Grand Chelem sur le gong. Les secondes partent favorites : elles ont raflé les cinq dernières éditions et restent sur douze victoires de rang face aux tricolores.

Audiences en hausse

«Chaque match des Six Nations fait petit à petit venir le public. Dès dimanche dernier [et la certitude que le tournoi se jouerait bien lors de ce choc], les ventes ont explosé. Jouer le Grand Chelem face aux Anglaises est inestimable», explique Brigitte Jugla, vice-présidente de la FFR en charge du rugby féminin, de la haute performance et de la féminisation. En poste depuis 2020, elle remarque que les Bleues sont de plus en plus scrutées. «Elles sont enthousiasmantes et leurs derniers parcours facilitent les choses.» Et d’énumérer : «Nous avons battu la Nouvelle-Zélande (18-17, en octobre), atteint les demi-finales lors de la dernière Coupe du monde Depuis presque deux ans, pas une seule fois les Bleues ne se sont inclinées dans l’Hexagone. «La sélection grandit et produit du beau jeu. Nous avons un effectif de joueuses expérimentées, qui arrivent au terme de leur carrière. Mais des jeunes arrivent et intègrent assez rapidement l’équipe première. La France est prête.»

L’an passé, 58 498 spectateurs s’étaient précipités à Twickenham, en Angleterre, pour la même affiche. La plus haute affluence de l’histoire pour un match féminin de rugby. «World Rugby a pris conscience de cette évolution. La France et l’Angleterre sont deux nations qui impulsent cette visibilité. Il y a comme un effet boule de neige avec les autres nations britanniques», avance Brigitte Jugla. «C’est un sport dit “masculin”, certes, mais qui rend différemment chez les femmes. Certains hommes se sont rendu compte que la discipline est passionnante.» La vice-présidente met en avant un jeu «plus fluide, avec moins de contacts violents». Du côté des audiences, les résultats sont là : lors du dernier tournoi, France Télévisions a enregistré en cumulé 8,9 millions de téléspectateurs en cinq rencontres des tricolores. Avec un record, justement lors du dernier Angleterre-France, et 2,1 millions de personnes en moyenne devant leur petit écran.

«On commence à comprendre qu’il y a une économie derrière capable d’apporter de la fraîcheur à ce sport», martèle Brigitte Jugla. Qui salue la progression du championnat Elite, le premier échelon national féminin, avec ses affluences tutoyant parfois les 6 000 personnes. Un début de ruissellement.

(1) En direct sur France 2, coup d’envoi à 17 h 45.