L’arrière du XV de France Melvyn Jaminet, qui avait posté sur Instagram, avant de la supprimer, une vidéo dans laquelle il tenait des propos racistes, est suspendu pendant trente-quatre semaines, soit plus de huit mois, a annoncé ce vendredi 26 juillet la Fédération française de rugby (FFR).

«A l’issue du Conseil de discipline de la FFR qui s’est tenu ce jour, il a été retenu que Melvyn Jaminet avait porté “atteinte à l’intérêt supérieur du rugby”», a précisé la Fédération dans un communiqué au sujet du joueur du RC Toulon. Jaminet, 25 ans (20 sélections), devra également s’acquitter du paiement d’une amende de 30 000 euros. Par ailleurs, «huit des trente-quatre semaines de suspension pourront néanmoins être substituées par des activités d’intérêt général au bénéfice de la FFR», via des actions de «prévention portant sur les dangers liés à l’alcool et les réseaux sociaux», ou des «actions de promotion des valeurs du sport portant sur la lutte contre les discriminations».

«Ma daronne qui me demande si j’ai fait la fête (il souffle). Je te jure, le premier Arabe que je croise sur la route je lui mets un coup de casque», déclarait le joueur dans la vidéo, visiblement énervé. Elle avait été postée après le premier test-match des Bleus à Mendoza, en Argentine, contre les Pumas argentins. Après la polémique, Jaminet s’était excusé, se disant «profondément désolé et honteux de [s]es paroles». Son avocat avait dit que la vidéo ne devait être envoyée qu’à des amis dans un groupe de discussion privé et qu’il l’avait réalisée pour répondre à un chambrage.

Dans un communiqué publié rapidement après la diffusion de cette vidéo, la Fédération française de rugby avait condamné «avec la plus grande fermeté» les propos tenus par Melvyn Jaminet, «totalement inacceptables et contraires aux valeurs fondamentales de notre sport». Le joueur avait «été mis à l’écart avec effet immédiat» et avait quitté le groupe France, avait ajouté la FFR, soulignant qu’une «enquête interne» était en cours pour «prendre les mesures appropriées».

En parallèle, le parquet de Paris a ouvert le 9 juillet une enquête à l’encontre du joueur pour «menace de mort à raison de l’origine» à la suite d’un signalement de l’association SOS Racisme.