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Haine

Sarah Ourahmoune renonce à briguer la co-présidence de la Fédération française de boxe après des «attaques racistes et sexistes»

Vice-championne olympique en 2016, la Française retire sa co-candidature après avoir été la cible d’attaques racistes et sexistes. Elle l’a annoncé lundi 11 novembre dans un long post sur Instagram.
Sarah Ourahmoune, le 6 juillet 2020. (Franck Fife/AFP)
publié le 12 novembre 2024 à 11h17

Victime d’attaques racistes et sexistes, la boxeuse Sarah Ourahmoune, vice-championne olympique en 2016, retire sa candidature à la co-présidence de la Fédération française de boxe. La championne l’a annoncé lundi 11 novembre sur son compte Instagram. «J’ai été la cible d’attaques racistes et sexistes. […]. Ma décision de me retirer me coûte énormément, car elle semble en contradiction avec tout ce que je défends au quotidien», a-t-elle publié, citant des invectives comme «l’arabe de service», «femme de ménage de la fédération», «la chienne de…» et des «messages anonymes d’une violence inouïe et profondément choquante».

«Je suis scandalisée, et profondément attristée. Je découvre avec une douleur sincère que mon sport, celui que j’ai tant aimé, traverse une période de souffrance qui va au-delà des simples rivalités. Notre société est en souffrance, et je suis inquiète pour nous tous», ajoute-t-elle dans un long texte.

L’ex-athlète de 42 ans avait annoncé quelques jours plus tôt dans le journal l’Equipe sa candidature conjointe avec l’actuel président de la Fédération, Dominique Nato, en poste depuis trois ans. L’ex-boxeur âgé de 66 ans, maintient sa candidature et a apporté son soutien à Sarah Ourahmoune dans un communiqué. «La Fédération française de boxe se tient à ses côtés et lui réaffirme son engagement pour mener les combats nécessaires afin de mettre KO ceux qui propagent la haine et la division», peut-on y lire.

Des insultes issues d’un forum internet spécialisé

Selon l’Equipe, des insultes ont notamment émané d’un forum internet spécialisé. Dans un sous-groupe de soutien à la candidature rivale de la championne olympique Estelle Mossely, un texte anonymisé puis effacé disait notamment : «Voilà comment notre président circus boxing [Dominique Nato, ndlr] décide de faire pour contrer madame Mossely. Il est parti chercher une vice championne olympique […]. N’a-t-elle pas compris qu’elle sert d’arabe de service ? […] Peut-être lui a-t-on proposé un poste de femme de ménage à la fédé [..].»

Sarah Ourahmoune, qui a pris sa retraite sportive après les Jeux de Rio en 2016, est vice-présidente de l’instance depuis 2021. Sur son compte Instagram, elle estime «que [s]on temps, [s]on énergie et [s]es valeurs trouveront un meilleur écho ailleurs, là où [elle] pourra être pleinement efficace et utile». Les élections de la Fédération française de boxe doivent avoir lieu le 14 décembre.