Personne ne le voyait venir il y a encore deux semaines mais voilà, le skieur français Cyprien Sarrazin a fracassé les portes de l’histoire de son sport en domptant vendredi 19 janvier la grande descente de Kitzbühel, puis en remettant ça ce samedi dans la même station autrichienne. En planant cette fois-ci sur la course : cinq petits centièmes sur l’Italien Florian Schieder vendredi mais un gouffre de 91 centièmes avec le Suisse Marco Odermatt samedi. Un écart qui raconte un état de grâce.
La Streif de Kitzbühel est l’aune absolue du ski de vitesse. Si un titre mondial ou olympique est par définition itinérant, attribué sur des parcours plus ou moins roulant ou piégeux selon le pays qui se voit confier l’organisation de l’événement, la Streif, elle, ne bouge pas. La plus technique, la plus dangereuse et la plus prestigieuse de toutes, décernant un titre mondial officieux aux yeux des puristes. Et c’est Sarrazin, 29 ans, qui a tout emporté. Un gamin grandi à Montmaur (Hautes-Alpes) dont aucun skieur d’élite ne sort jamais, à deux heures de route de pistes de descente dignes de ce nom et loin des autoroutes (Courchevel, Serre Chevalier, Val d’Isère…) empruntées par les Français qui l’ont précédé sur les podiums. Un skieur qui, selon nos confrères de l’Equipe ou du Dauphiné Libéré, n’a en vérité rien à faire là à la lumière froide de