«Meraviglioso», la Scuderia Ferrari a son nouveau boss. Et quatorze ans après le départ du mythique Jean Todt, il est de nouveau français. Après la démission fin novembre de l’italien Mattia Binotto, plombé par une dernière saison en demi-teinte après trois années de service, l’écurie Ferrari a nommé ce mardi à sa tête Frédéric Vasseur. A 54 ans, l’ancien président de Sauber et directeur d’Alfa Romeo prendra les rênes de l’équipe italienne dès le 9 janvier avec une mission particulièrement relevée à remplir : reconquérir le titre mondial avec l’espagnol Carlos Sainz et le monégasque Charles Leclerc.
En réaction à sa nomination, Vasseur n’a pas vraiment fait dans l’originalité, se disant «ravi et honoré». Il a assuré avoir «hâte de travailler avec l’équipe talentueuse et vraiment passionnée de Maranello pour honorer l’histoire et l’héritage de la Scuderia et offrir des résultats à nos Tifosi du monde entier». Autre passage obligé : la photo officielle, cintré dans dans son costume italien frappé du cheval cabré.
The new @ScuderiaFerrari team principal.
— Formula 1 (@F1) December 13, 2022
"Ferrari has always represented the very pinnacle of the racing world to me"#F1 pic.twitter.com/V898FCC6Ru
Père de quatre enfants, le natif de Draveil, en Essonne, est un ingénieur de formation spécialisé en sports mécaniques au sein de l’Ecole supérieure des techniques aéronautiques et de construction automobile. Frédéric Vasseur a obtenu son diplôme en 1996 et fonde l’écurie ASM. En 2004, celle-ci est rebaptisée ART GP et Vasseur s’impose comme un dénicheur de talents et un meneur d’hommes. En 2005, année de création de la compétition GP2 Series, son écurie gagne les titres pilote avec l’Allemand Nico Rosberg et constructeur dans cette antichambre de la F1, ancêtre de la Formule 2. L’année suivante, c’est sous ses ordres que le Britannique Lewis Hamilton remporte son titre en GP2, un succès qui lui permet d’accéder à l’élite en 2007. Et de remporter sept titres de 2008 à 2020.
Vasseur a ensuite dirigé l’écurie Renault en 2016 pour le retour de la marque française en F1, avant de prendre la tête de l’écurie suisso-italienne Sauber Alfa Romeo en 2017. Là, le Français a notamment collaboré en 2018 avec Charles Leclerc pour la première année du Monégasque en F1, avant le transfert du jeune pilote chez Ferrari.
Pistolet à eau
Avec son accent français à couper au couteau, le flegmatique Vasseur est adepte du franc-parler en conférence de presse mais sait aussi apporter une touche de dérision dans une discipline en plein renouveau. En juillet dernier, lors du Grand prix de France au Castellet, on l’a vu pourchasser ses pilotes armé d’un pistolet à eau. Peu connu du grand public, Frédéric Vasseur est très apprécié des aficionados de F1 et au sein du paddock.
Manifestement pas rancunière, la direction d’Alfa Romeo a souhaité «bonne chance» à son ex-dirigeant, saluant «le dernier chapitre d’un parcours personnel et professionnel de croissance, tant pour l’équipe que pour l’homme». L’équipe a rappelé que le parcours de Vasseur s’est achevé avec «son meilleur résultat au classement des constructeurs de Formule 1 depuis une décennie» lors de la saison dernière, à la 6e place du championnat des constructeurs. Frédéric Vasseur est parti avec classe : il s’est assuré de l’avenir de Sauber en scellant une alliance prometteuse avec le motoriste allemand Audi à partir de 2026.
Profil
Côté Ferrari, on se réjouit de la nouvelle recrue : «Tout au long de sa carrière, Fred a combiné avec succès ses forces techniques en tant qu’ingénieur de formation avec une capacité constante à faire ressortir le meilleur de ses pilotes et de ses équipes», a salué dans un communiqué le directeur général de Ferrari, l’expert en technologies Benedetto Vigna nommé l’année dernière. «Cette approche et son leadership sont ce dont nous avons besoin pour faire avancer Ferrari avec une énergie renouvelée», a-t-il ajouté.
Ami de longue date du patron de l’écurie Mercedes, le charismatique Autrichien Toto Wolff, Fred Vasseur va désormais être un de ses principaux concurrents en dirigeant l’une des trois meilleures écuries actuelles avec Red Bull, tenant du titre pilote et constructeur. Le challenge du Français sera immense : ramener à Ferrari son premier championnat depuis 2007.