Accusé d’avoir fait exploser à l’aide d’un gros pétard la fenêtre du bureau de son beau-frère, l’ancienne gloire française du sport automobile Jean Alesi sera jugé en correctionnelle «pour dégradation du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes, fait commis dans le cadre d’un conflit familial», fait savoir ce mardi après-midi le procureur de la république de Nîmes, Eric Maurel.
Soupçonné d’être lui aussi impliqué dans cette affaire, le fils de Jean Alesi sera poursuivi pour complicité. Père et fils seront jugés «en 2023 à Nîmes». En garde à vue depuis lundi après-midi, ils ont quitté ce mardi le commissariat d’Avignon libres, a précisé Eric Maurel.
Les faits qui leur sont reprochés se sont produits dimanche, en milieu de soirée. Trois inconnus circulent à bord d’une BMW dans les rues de Villeneuve-lez-Avignon, phares éteints. Aux alentours de 22 heures, ils se garent non loin d’un cabinet d’architectes de la commune gardoise. Là, un des trois passagers sort du véhicule muni d’un engin explosif de type mortier d’artifice, qu’il dépose sur une porte vitrée du bâtiment.
Une explosion retentit, dégradant des persiennes ainsi qu’une vitre anti-effraction, pendant que le trio repart en trombe. Manque de chance, le voisinage a eu le temps de relever le numéro d’immatriculation des fuyards. Saisi de l’affaire, les enquêteurs de la Direction départementale de la sécurité publique du Vaucluse ne tardent pas à identifier le propriétaire du véhicule : José Alesi, frère de l’ex-pilote. Sommé de s’expliquer lundi, ce dernier «aurait donné plusieurs versions contradictoires» aux enquêteurs, selon l’Equipe.
«Mauvaise blague»
L’ancien pilote de la Scuderia (1991-1995) se rend alors quelques heures plus tard au commissariat pour dédouaner son frère. Il explique que c’est bien lui qui se trouvait à bord de la voiture, avec son fils et un ami de celui-ci. Alesi raconte qu’il a lui-même coincé «un «gros feu d’artifice acheté en Italie» dans l’encadrement d’une fenêtre du cabinet d’architecte de son beau-frère, sans imaginer occasionner de tels dégâts», explique le vice-procureur.
Jean Alesi, qui a effectué 13 saisons en Formule 1 pour 1 victoire et 32 podiums en 201 Grands Prix, affirme avoir seulement voulu faire une «mauvaise blague» à son beau-frère, en cours de séparation avec sa sœur, assurant ne pas être en litige avec lui. Le beau-frère dit n’avoir «pas de souci» avec Jean Alesi. Il a toutefois déposé plainte pour la dégradation de l’encadrement de sa fenêtre, a précisé Antoine Wolff.
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Antoine Wolff reste tout de même «assez sceptique quant à la notion d’une «blague» effectuée à 22 heures, sans que la personne visée sache de qui il s’agit, et tout le monde est entendu afin de vérifier s’il n’y a pas d’autre mobile».
Mise à jour : actualisation ce mardi 21 décembre à 18 heures avec l’annonce du renvoi en correctionnelle de Jean Alesi et de son fils.