Dans le récit qu’elle livre à Libération, Marie-France Estenave, chargée de la communication de Sodicars Racing, estime qu’il faut utiliser les «bons mots». L’explosion qui a touché un véhicule de la petite écurie girondine jeudi 30 décembre, deux jours avant le grand départ du rallye Dakar en Arabie Saoudite, et qui a sévèrement blessé aux jambes le pilote amateur Philippe Boutron, n’est pas «un accident» comme les autorités saoudiennes ont tenté de l’expliquer mais bien un «attentat». «Ce n’est pas le moteur qui a explosé, c’est une bombe !, affirme-t-elle. Il faut que la vérité éclate.»
Une autre voix de chez Sodicars, encore brinquebalante d’émotion, commente : «Ça me met la colère…» Comme si, après le drame, les dénégations de Riyad associées à la communication «très light» d’Amaury sport organisation (ASO), société propriétaire de la course, projetaient une lumière encore plus sombre au drame.
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) a pourtant décidé ce mardi soir d’ouvrir une enquête préliminaire du chef de tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste. L’instance, compétente lorsqu’un citoyen français est visé par un attentat à l’étranger, a confié les investigations à la Direction générale de la sécurité intérieure.
«Il perdait beaucoup de sang»
Philippe Boutron, 61 ans, un chevronné du Dakar, qu’il allait courir pour la neuvième fois, a été rapatrié lundi matin en France avant d’être hospitalisé à Clamart (Hauts-de-Seine), à l