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Tabou

«L’Australie croit Olya et Brenda» : en finale, le tennisman Alexander Zverev interpellé sur ses accusations de violences conjugales

Violences conjugalesdossier
Ce dimanche 26 janvier à Melbourne, après avoir perdu en finale contre Jannik Sinner, le joueur de tennis allemand a été pris à partie par une spectatrice lui rappelant les accusations de violences de deux de ses anciennes compagnes.
Alexander Zverev, durant sa finale contre Jannik Sinner, ce dimanche. (Tingshu Wang/Reuters)
publié le 26 janvier 2025 à 17h13

La voix a résonné dans le silence de la Rod Laver Arena de Melbourne, où Alexander Zverev venait tout juste de s’incliner ce dimanche 26 janvier en finale de l’Open d’Australie contre le numéro un mondial italien Jannik Sinner : «L’Australie croit Olya et Brenda.» Elle émanait d’une spectatrice, qui a répété trois fois cette phrase faisant référence aux deux anciennes compagnes du tennisman allemand qui l’ont accusé de violences conjugales, avant d’être évacuée de l’enceinte sportive. De quoi jeter un froid sur le court et dans les gradins, où on a entendu quelques huées et des applaudissements pour le perdant.

«Motus à Roland»

La tenniswoman Olya Sharypova, ancienne petite-amie de Zverev, l’accuse de l’avoir violentée à de nombreuses reprises durant leur relation en 2019. Quant à Brenda Patea, la mère de sa fille, elle a porté plainte contre le joueur de tennis en 2023, l’accusant de l’avoir poussée contre un mur et étranglée durant une dispute.

Le procès avait démarré au printemps dernier en plein Roland-Garros, en l’absence de l’Allemand qui disputait le tournoi sur terre battue, dont il était l’un des favoris. Dans le milieu feutré du tennis, et alors que rien dans le règlement du principal circuit masculin n’empêche techniquement aux joueurs accusés de violences conjugales de continuer à jouer, c’était «motus à Roland», racontait à l’époque l’envoyé spécial de Libération. Un «tabou» sur les courts et en dehors – «tout juste l’Allemand a-t-il été timidement relancé par un journaliste en conférence de presse d’après-match contre David Goffin jeudi, à la veille de l’ouverture des débats judiciaires».

«Tant mieux pour elle»

Depuis, l’Allemand de 27 ans a scellé un accord financier avec son ex-compagne contre l’abandon des poursuites. C’est ce qu’il a répété ensuite lors de la conférence de presse d’après-match : «Je crois qu’il n’y a plus d’accusations. Il n’y en a plus depuis, quoi, neuf mois désormais.» N’hésitant pas à ironiser sur celle qui avait dit «croire» ses accusatrices : «Tant mieux pour elle, je pense qu’elle était la seule du stade à croire quoi que ce soit à ce moment-là. Si c’est le cas, tant mieux pour elle. Je pense que j’ai fait tout ce que je pouvais, et je ne rouvrirai pas ce sujet.»