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Libération
Vaccin or not vaccin?

Après l’Open d’Australie, toute la saison de Novak Djokovic en suspens

Roland-Garros 2024dossier
Le joueur de tennis serbe pourrait être empêché de disputer de nombreux tournois s’il continue de refuser de se faire vacciner. Et risque ainsi de perdre sa place de numéro 1 mondial.
Portrait de Djokovic dans le Melbourne Park, le 11 janvier. (William West/AFP)
publié le 14 janvier 2022 à 15h41

Ce n’est peut-être que la première manche d’un (très) long combat. Ce vendredi, faute de pouvoir présenter un certificat de vaccination contre le Covid-19, Novak Djokovic a vu son visa australien annulé pour la deuxième fois. En attendant la fin de cette saga qui tient en haleine les médias du monde entier depuis une dizaine de jours, la question de l’après commence déjà à se poser : le scénario australien risque-t-il de se reproduire ? Est-ce que le meilleur joueur de tennis au monde pourra défendre son rang dans les tournois majeurs du monde entier tout en restant non vacciné ? Aura-t-il un jour l’occasion de gagner un 21e titre en Grand Chelem et ainsi dépasser Roger Federer et Rafael Nadal, avec qui il partage le record de victoire jusqu’à présent ?

Wimbledon et Roland-Garros, difficiles mais pas impossibles

A Roland-Garros, premier tournoi du Grand chelem de l’année après celui d’Australie, l’horizon de Djokovic semble sur le papier plutôt dégagé. Interrogée sur le cas du joueur serbe, la ministre française des Sports, Roxana Maracineanu, a assuré qu’un sportif «qui ne sera pas vacciné […] pourra participer à la compétition parce que le protocole, la bulle sanitaire de ces grands événements sportifs le permettra».

Le futur pass vaccinal, toujours examiné au Parlement et qui devrait être exigé pour «tout sportif qui s’entraîne en France, qu’il soit français ou étranger, s’il est domicilié sur notre territoire», ne s’appliquerait donc pas à Djokovic et aux sportifs professionnels, selon les explications de la ministre.

Pour Wimbledon, la donne se complique déjà pour le numéro 1 mondial. Le tournoi londonien sur gazon, qui a lieu entre fin juin et début juillet, ne fait pas partie des événements sportifs bénéficiant d’exemptions. S’il veut y participer, Djokovic n’échapperait donc pas à une quarantaine, d’après les contraintes sanitaires britanniques actuelles.

Dans le détail, il devrait s’isoler pendant dix jours à son arrivée en Angleterre. Puis se tester une première fois dans les deux jours avant de voyager, une deuxième au plus tard le deuxième jour après son arrivée, et une troisième au plus tôt le huitième jour. Tout test positif prolongerait la quarantaine de dix jours à partir de la date du résultat positif.

Pour l’US Open, la messe est dite

Mais sauf assouplissement des règles, c’est pour l’US Open que la donne s’annonce la plus complexe pour le numéro 1 mondial. A l’instar de l’Australie, les autorités américaines refusent pour l’instant toute entrée sur leur territoire aux étrangers non vaccinés. Et les exemptions à cette obligation vaccinale sont rares.

En font partie une «contre-indication médicale documentée à recevoir un vaccin contre le Covid-19» ou encore la «participation à certains essais cliniques sur le Covid-19», selon l’agence fédérale américaine de santé publique. Mais pas une infection récente, le motif d’exemption sur lequel s’appuyait Novak Djokovic pour entrer en Australie. A ces restrictions, il faut ajouter les règles sanitaires propres à la ville de New York qui empêchent par exemple le basketteur Kyrie Irving de jouer les matchs à domicile des Brooklyn Nets car il n’est pas vacciné. Il devrait en être de même pour le joueur de tennis serbe.

Le spécialiste du double Pierre-Hugues Herbert, non vacciné et qui a renoncé à l’Open d’Australie, s’attend à ne pas pouvoir participer non plus à l’US Open. «Les Etats-Unis, c’est tout le mois de mars et toute une tournée en été avec l’US Open. Presque la moitié de la saison au total, ce n’est pas anodin. L’étape suivante, c’est de potentiellement ne plus jouer au tennis», s’est lamenté le joueur français dans un entretien à l’Equipe. Car au-delà de l’US Open, se jouent notamment aux Etats-Unis trois des neuf Masters 1 000 du calendrier ATP (les plus gros tournois en dehors de ceux du Grand Chelem), à Indian Wells et Miami au printemps, et Cincinnati en été. Ça fait cher payé la piqûre refusée.