Un record historique côté pendule. Djokovic est sorti victorieux d’un match homérique, puisqu’à 3 h 06 du matin, après 4 h 29 min de jeu, cette rencontre est devenue la plus tardive de l’histoire du tournoi du Grand Chelem parisien. Elle dépasse aisément le quart de finale de 2020 entre Rafael Nadal et Jannik Sinner, qui avait trouvé son dénouement à 1 h 26. «C’est peut-être le plus beau match que j’aie joué ici. C’est impossible de dormir maintenant avec toute cette adrénaline. Si vous avez une fête, je viens !», a-t-il lancé au public parisien à même le court.
L’heure importe finalement peut-être peu au Serbe de 37 ans, qui affrontera l’Argentin Francisco Cerundolo (27e) en huitième de finale : sa victoire renversante lui permet, au moins provisoirement, de conserver la couronne de numéro 1 mondial qu’il aurait abandonnée à un autre Italien, Jannik Sinner, en cas d’élimination.
Interrogé sur l’heure tardive de son match entamé après 22 h 30 samedi, la pluie ayant encore chamboulé la programmation, Djokovic s’est borné à répondre : «Je pense que certaines choses auraient pu être gérées différemment.» Déjà lors de leur première confrontation à Roland-Garros en 2021, Musetti avait fait trembler «Nole» en menant deux sets à rien, avant de craquer puis d’abandonner.
Coulisses
Trois ans plus tard, d’abandon il n’y a pas eu. Au contraire, les deux joueurs se sont livrés une bataille spectaculaire, durant laquelle le Toscan a tenu longtemps la dragée haute à son adversaire de 15 ans son aîné - 22 contre 37 ans.
En démontre ce deuxième set de près d’1h30 entre les deux hommes, au cours duquel Musetti, mené 4-1, est parvenu à débreaker pour revenir à hauteur, avant de s’offrir la manche au tie-break après avoir écarté une balle de deux sets à zéro en faveur de Djokovic. Il a ensuite empoché le troisième set, faisant envisager la chute du géant serbe.
Oui mais voilà, Djokovic, l’homme aux 24 titres record en Grand Chelem, a su trouver les ressources pour se relancer. «J’ai eu un peu de chance au début du quatrième set. Il était le meilleur joueur sur le court à ce moment-là. Je ne voyais pas de solution. Il était impénétrable. J’étais vraiment en grande difficulté. A 2 partout, vous m’avez donné de l’énergie et j’étais un joueur différent», a remercié Djokovic en s’adressant au public parisien.
Djokovic, qui vient de fêter ses 37 ans, vit jusque-là une saison à des années-lumière de ses standards habituels : il n’a pas encore remporté le moindre tournoi ni même joué de finale.
Un mental au top
Arrivé peu en confiance à Paris, Djokovic a démarré doucement contre le Français Pierre-Hugues Herbert, avant de sembler monter en puissance au deuxième tour contre l’Espagnol Roberto Carballes. En avril dernier, malgré les doutes entourant son début de saison, le champion serbe avait été clair : «La période la plus importante de l’année, c’est Roland-Garros, Wimbledon, les Jeux olympiques et l’US Open. C’est lors de ces trois mois que j’aimerais être prêt mentalement et physiquement.»
Après un tel combat, reste à savoir si son physique tiendra la distance. Pour ce qui est du mental, Djokovic a prouvé une fois de plus qu’il n’en avait pas fini.