Elina Svitolina rentre d’un pas décidé dans la loge de l’Accor Arena de Bercy, le visage marqué par la tension et la fatigue. La jeune femme, cheveux tirés en arrière, en baskets et veste de tailleur bleu électrique – qui rappelle les couleurs de l’Ukraine –, esquisse un bref sourire avant de rapidement s’installer sur le canapé. Elle n’a pas de temps à perdre. Depuis son arrivée à Paris, mardi 10 mai dans la soirée, le marathon médiatique a débuté. Nous la rencontrons en marge de la Global Sports Week, rendez-vous annuel international sur l’économie du sport, où elle a participé à une conférence sur la santé mentale des athlètes.
Il faut dire que la joueuse de tennis ukrainienne est bien placée pour s’exprimer sur le sujet. Outre son parcours sportif exemplaire (27e mondiale, ex-3e mondiale et médaillée de bronze aux Jeux olympiques de Tokyo 2021), elle est, depuis le 24 février, la citoyenne d’un pays qui se fait détruire par les forces russes. Pourtant, la joueuse star n’a pas hésité à monter au créneau dans les médias pour témoigner des atrocités de la guerre et appeler au bannissement des joueurs russes et bélarusses des compétitions de tennis. A l’instar de sa compatriote Marta Kostyuk, 19 ans et 59e mondiale, qui estimait il y a peu auprès d’Eurosport que malgré l’éventuelle