Dayana Yastremska s’apprêtait à quitter Odessa, où elle profitait de quelques jours de repos après son quart de finale au tournoi de Dubaï, quand la Russie a lancé l’assaut sur son pays, le 24 février. A l’aube, la joueuse ukrainienne de 22 ans, 80e mondiale, est alors réveillée en sursaut par les bombardements. Après s’être réfugiée avec sa famille dans le parking souterrain de son immeuble, elle entame un long périple qu’elle a raconté à Libération pour rejoindre la France, où elle doit disputer le tournoi WTA de Lyon quelques jours plus tard. «A chaque match, jusqu’en finale, elle entrait sur le court avec le drapeau ukrainien, se souvient Camille Pin, ex-61e mondiale, aujourd’hui consultante pour diverses chaînes de télévision, et qui travaillait à l’époque sur le tournoi. Les joueuses étaient très sensibles, même celles qui perdaient contre elle, tout le monde avait les larmes aux yeux. C’est là que le circuit a pris la mesure de la gravité de la situation.»
Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, il règne une drôle d’atmosphère sur les circuits ATP (classement professionnel de tennis masculin) et WTA (son pendant féminin). L’UEFA, la Fifa, les Fédérations internationales de natation, d’athlétisme, de gymnastique, rugby, volley, basket et bien d’autres ont rapidement décidé