Le tournoi de Wimbledon va emboîter le pas de nombreuses compétitions internationales et refuser la participation de joueurs russes et bélarusses. Daniil Medvedev, numéro 2 mondial ou Andrey Rublev (8e), comme Aryna Sabalenka (4e), Anastasia Pavlyuchenkova (15e) et Viktoria Azarenka (18e) : le majeur londonien se passera de ces têtes d’affiche dans le cadre de sanctions contre la Russie, confirme la direction du tournoi ce mercredi.
Avant même une annonce officielle de la part du tournoi anglais, Moscou a réagi en qualifiant «d’inacceptable» une telle décision. «Une nouvelle fois, ils font des sportifs les otages de préjugés politiques, d’intrigues politiques», a déclaré le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. Suivant les recommandations du Comité international olympique, les sportifs russes et bélarusses - dont le pays est allié à celui de Vladimir Poutine pour l’invasion de l’Ukraine - ont déjà été bannis de nombreuses compétitions : Jeux paralympiques de Pékin, Mondial de football, Mondiaux de natation…
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En tennis, Russie et Bélarus ont été exclus des compétitions par équipes (Coupe Davis et Billie Jean King Cup), mais les joueurs et joueuses de ces deux pays sont à ce jour autorisés à jouer les tournois ATP (hommes) et WTA (femmes) à titre individuel et sous bannière neutre. Toutefois, les quatre tournois du Grand Chelem, Open d’Australie, Roland-Garros, Wimbledon et US Open, sont indépendants des circuits hommes et femmes.
Et selon le Times, après quasiment deux mois de pourparlers, les organisateurs de Wimbledon auraient refusé une solution de compromis proposée par le gouvernement britannique. Ces négociations visaient à ce que ces joueurs signent une déclaration par laquelle ils ne feraient pas de commentaires favorables au président russe Vladimir Poutine.
«Pas de guerre s’il vous plaît»
Les organisateurs du tournoi de tennis estiment que la signature de telles déclarations pourrait avoir un impact négatif sur les familles des joueurs. Les joueurs concernés ont d’ailleurs été discrets dans leur condamnation du conflit, bien que le Russe Andrey Rublev ait écrit «pas de guerre s’il vous plaît» sur une caméra de télévision lors d’une compétition à Dubaï juste après l’invasion. Medvedev, homme fort du circuit depuis plusieurs mois désormais, en convalescence après une opération, s’est contenté de souhaiter «la paix dans le monde entier».
Du côté des joueuses, la Bélarusse Azarenka, ancienne numéro 1 mondiale et sacrée à deux reprises à l’Open d’Australie, s’est montrée plus explicite. «Il est déchirant de voir combien de personnes innocentes ont été affectées et continuent de l’être par cette violence», a ainsi déclaré la joueuse de 32 ans en mars. J’ai toujours vu et vécu les Ukrainiens et les Bélarusses comme des gens amicaux et solidaires les uns des autres. Il est difficile d’être témoin de la séparation violente qui a lieu actuellement.»
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Il est probable que cette mesure d’exclusion de Wimbledon s’appliquera à tous les tournois britanniques sur gazon cet été. La Lawn Tennis Association (LTA), qui supervise les principaux tournois de préparation à Wimbledon tels que le Queen’s et celui d’Eastbourne, a affirmé la semaine dernière qu’elle suivrait l’exemple de Wimbledon : «Nous pensons que, du point de vue du public et de la mise en œuvre pratique, il faut un alignement, pour que ce soit vraiment clair et compris. C’est d’une importance capitale.»
A l’inverse, les organisateurs de Roland-Garros ont annoncé courant mars qu’ils envisageaient «à ce stade» d’accepter les joueurs russes sur les courts français pour le tournoi qui commence le 22 mai.
Mis à jour à 16h50 avec la confirmation par la direction du tournoi