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Mpetshi Perricard, Djokovic, affaires de dopage : quatre choses à suivre avant le début de l’Open d’Australie

Alors que la première levée des quatre tournois du Grand Chelem débute ce dimanche 12 janvier, tour d’horizon des principales intrigues qui animeront la saison 2025.
Carlos Alcaraz, le 10 janvier 2025 à Melbourne. (Andy Cheung/Getty Images)
publié le 12 janvier 2025 à 7h12

Même si les circuits masculin (ATP) et féminin (WTA) ont déjà repris du service, l’Open d’Australie, qui démarre ce dimanche 12 janvier au Melbourne Park, lance vraiment la saison de tennis à venir. Juste avant le début des hostilités, Libé liste quatre enjeux qui devraient tenir le fan de tennis en haleine cette saison.

Giovanni Mpetshi Perricard, l’autre étoile montante

C’est le nouvel ovni du tennis tricolore : encore au-delà de la 200e place il y a un an, voilà que Giovanni Mpetshi Perricard s’apprête à découvrir son premier Open d’Australie en tant que tête de série, lui qui figure désormais à la 30e place mondiale. Une ascension météorique qui a valu au Lyonnais d’être récompensé du prix de la meilleure progression («Most Improved Player») de l’année 2024. Il sera sans nul doute, avec Arthur Fils et Ugo Humbert, le Français à suivre assidûment cette saison. Doté d’un service foudroyant, avec des secondes balles qui dépassent allègrement les 200 km/h, le droitier de 21 ans peut légitimement entrevoir le Top 20 dès cette année, voire mieux tant sa marge de progression paraît immense. A Melbourne, son entrée en lice sera tout sauf aisée, face à l’inoxydable Gaël Monfils, 38 ans, et récent vainqueur à Auckland (Nouvelle-Zélande). Un duel intergénérationnel qui sera l’une des affiches de ce premier tour.

Sabalenka, Gauff, Rybakyna, Swiatek : qui pour régner sur 2025 ?

Aryna Sabalenka parviendra-t-elle à faire le triplé ? Lauréate en 2023 et 2024, la Bélarusse, 26 ans, peut succéder à Martina Hingis, dernière femme à avoir réussi pareille prouesse en Australie. C’était en 1998. Mais la Bélarusse n’est pas seule à prétendre rafler la mise le 25 janvier. Cette année, excepté les coups d’éclat – courants – des unes et des autres qui végètent dans le Top 100, elles devraient être quatre à se tirer la bourre lors des gros tournois. Sa plus sérieuse opposante, la Polonaise Iga Swiatek, 5 «Majeurs» dont 4 Roland-Garros, ambitionne de retrouver son fauteuil de patronne du circuit, délaissé fin octobre au profit… de Sabalenka. Autre aspirante au trône : l’Américaine Coco Gauff, 3e mondiale, qui a conclu 2024 sur une série de 13 victoires en 15 rencontres. Attention enfin à la Kazakhe Elena Rybakyna (6e), qui, si elle n’est pas la plus renommée des quatre, est l’une des mieux armées pour performer sur toutes les surfaces. Alors qui ?

Djokovic, dernier géant face aux périls jeunes

Du «Big Three» qui régna deux décennies durant sur le tennis mondial, il ne reste plus que lui. Novak Djokovic s’avance vers 2025 amputé de ses deux adversaires historiques, après le retrait des courts de Roger Federer en 2022 et de Rafael Nadal en novembre 2024. Pour autant, la quête d’un 25e Grand Chelem-record pour le Serbe, 37 ans et désormais cornaqué par un autre ancien rival coriace, le Britannique Andy Murray, est (très) loin d’être actée. A Melbourne, «Nole» se trouve certes dans son jardin (10 couronnes glanées sur la Rod Laver Arena), mais la concurrence s’est considérablement épaissie, certains prototypes arrivant aujourd’hui à maturité.

Les principales menaces, dans le désordre : l’Espagnol Carlos Alcaraz, qui a eu son scalp en finale de Wimbledon l’été dernier, pourrait le croiser dès les quarts ; avant une potentielle demie contre le finaliste de Roland-Garros 2024 Alexander Zverev, programmé pour enfin gagner un Majeur cette année. Et si finale il y a, ce pourrait bien être la revanche de l’année dernière contre Jannik Sinner, tant le numéro 1 mondial paraît invincible sur dur.

Le spectre du dopage ravivé par Sinner et Swiatek

A moins que le même Sinner se retrouve dépassé par l’affaire de dopage le concernant. Testé positif au clostébol (un anabolisant) en mars, l’Italien n’a écopé d’aucune suspension et n’a vu son cas révélé qu’à l’été 2024 par l’International Tennis Integrity Agency (Itia). L’Agence mondiale antidopage, insatisfaite, a fait appel auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) et réclame une suspension d’un à deux ans. Son cas sera examiné mi-avril. D’ici-là, Sinner peut jouer, mais se heurte à la défiance d’une partie du vestiaire, qui plaide pour une réforme des protocoles.

Djokovic le croit, mais concède avoir «été très frustré, comme la plupart des autres joueurs, d’avoir été tenu dans l’ignorance pendant cinq mois». L’ATP «n’a pas vraiment parlé en profondeur des raisons pour lesquelles elle a gardé cette affaire à l’écart du public», déplore le Serbe. Le patron de l’instance, Andrea Gaudenzi, a balayé les rumeurs à propos d’un supposé traitement de faveur : l’affaire a été gérée «dans les règles de l’art».

Les mêmes critiques fusent pour le cas Iga Swiatek, elle aussi suspendue un mois après la découverte en août de trimétazidine dans son corps. Là aussi, l’Itia a accepté l’excuse de contamination. «Deux numéros 1 mondiaux (Swiatek était alors numéro 1 mondiale au moment du contrôle) qui se font prendre pour dopage, c’est dégoûtant pour notre sport, s’est insurgé en début de semaine l’Australien Nick Kyrgios. Ça donne une image horrible.»