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Open d'Australie

Open d’Australie : 22 v’la Djokovic

Le premier Grand Chelem de l’année s’ouvre lundi avec la présence de Novak Djokovic. Refoulé d’Australie l’an dernier car non vacciné contre le Covid, le Serbe a obtenu son visa et visera un 22e trophée du Grand Chelem, ce que seul Nadal a réussi jusque-là.
Le Serbe Novak Djokovic célèbre sa victoire contre le Grec Stefanos Tsitsipas lors de leur match de tennis en simple des ATP World Tour Finals, au Pala Alpitour de Turin, en Italie, lundi 14 novembre 2022. (Antonio Calanni/AP)
publié le 12 janvier 2023 à 18h58

Novak Djokovic n’est, a priori, toujours pas vacciné contre le Covid. Mais cette fois, le nom du Serbe figure bien au tableau du simple masculin de l’Open d’Australie, première levée des Majeurs de la saison 2023. Le désormais numéro cinq mondial sera forcément l’attraction principale de la quinzaine qui démarre ce lundi. Début janvier, le Serbe a remis les pieds sur l’île continent pour la première fois depuis son expulsion un an plus tôt, épilogue d’un feuilleton politico-judiciaire aux ressorts ahurissants.

Dépourvu de la moindre dose de vaccin, il avait à l’époque tenté d’entrer sur le territoire avec une dérogation finalement refusée par les autorités australiennes. Après plusieurs jours passés dans un centre de rétention, rythmés par des saillies à tout-va de la classe politique locale et internationale, et espérant un recours en justice fructueux, Djokovic avait vu ses ambitions tennistiques s’évanouir avec la décision du gouvernement australien de le renvoyer chez lui. Il est remonté à bord d’un avion direction Dubaï, flanqué d’une interdiction de territoire de trois ans. Ce qui reportait sa prochaine participation pour 2025, à 37 ans. Inenvisageable, quand on vise le record de titres en Grand Chelem (Nadal en est à 22, lui à 21) et que le corps commence lentement mais sûrement à rechigner.

Un retour en Australie loin d’être acquis, donc. Sauf qu’entretemps, l’obligation vaccinale a été levée dans le pays. Les avocats du serbe ont utilisé la mesure comme argument pour négocier âprement avec le gouvernement australien, afin que le joueur obtienne un visa. Requête acceptée le 15 novembre dernier, son interdiction d’entrée sur le territoire étant levée par la même occasion.

En vertu des nouvelles règles instituées cette année, les joueurs de l’Open d’Australie n’auront pas besoin de se déclarer s’ils sont testés positifs au Covid, pour la première fois depuis 2020. Le directeur du tournoi, Craig Tiley, a déclaré qu’ils étaient simplement incités à se tenir à l’écart s’ils étaient malades. Aux antipodes du protocole draconien de 2022, où les joueurs devaient encore passer par la case quarantaine après avoir atterri, ce qui doit bien faire sourire le clan Djokovic.

«Je n’avais jamais connu une chose pareille»

Devant la presse, le Serbe a joué l’apaisement. Il répète «une expérience de vie», note le bon accueil qui lui a été fait jusque-là. «Cela fait seulement deux jours que je suis ici mais […] tout le monde a été très plaisant, extrêmement gentil avec moi.» Le nonuple vainqueur du tournoi martèle qu’il n’est pas «rancunier». Un peu quand même : du moins, il n’oublie pas. «Cela fait partie des choses qui ne vous lâchent pas, qui restent en vous pour, je suppose, le restant de vos jours», a-t-il admis en marge d’une session d’entraînement à Adelaïde. Je n’avais jamais connu une chose pareille, et j’espère ne plus jamais y être confronté.»

Idem pour les organisateurs du tournoi, qui veulent s’éviter la moindre controverse. Alors que l’attitude de Djokovic avait divisé l’opinion locale, les spectateurs sont prévenus : ils seront expulsés des tribunes au moindre signe, à la moindre invective à l’encontre de Novak Djokovic. Tolérance zéro. «S’ils perturbent le plaisir des autres spectateurs, boum, on les expulse», a dit Craig Tiley, au quotidien Herald Sun mercredi. Pour le moment, le joueur de 35 ans a reçu un accueil chaleureux. Aucun incident n’a entaché son retour à Adelaïde, premier tournoi ATP 250 de la saison qu’il s’est adjugé dix jours plus tôt.

«Novak est là, c’est bon pour le tennis, bon probablement pour les fans», s’est réjoui Nadal. Comme le reste du circuit, enthousiaste à l’idée de retrouver celui qui fait encore office de favori. En Australie, «Djoko» est désormais invaincu depuis 34 matchs, c’est-à-dire depuis sa défaite au 3e tour de l’édition 2018 contre le Coréen Hyeon Chung, alors 58e joueur mondial. Et sauf pépin physique – il a ressenti une légère alerte aux ischios mercredi en tapant la balle à l’entraînement contre Medvedev – la série pourrait bien se poursuivre un peu. Son tableau lui est plus que favorable - il n’est pas dans la partie de Daniil Medvedev et Stefanos Tsitsipas. Ni dans celle de Nadal, qu’il pourrait retrouver en finale.