A 25 ans, Daniil Medvedev va-t-il soulever son premier trophée du Grand Chelem en carrière ? Sa finale de l’US Open 2019, perdue au bout du suspense contre Nadal, mise de côté, le Russe n’a en tout cas jamais été aussi proche de le faire. Ce vendredi, le numéro 4 mondial s’est offert sa seconde finale en majeur, la première à l’Open d’Australie, en laminant Stéfanos Tsitsipás (6e mondial) en trois sets.

A l’instar de Novak Djokovic dans l’autre demi, le Russe a certainement disputé sa partie la plus aboutie du tournoi contre un Grec sûrement émoussé par sa performance sensationnelle contre Rafael Nadal en quart, même pas 48 heures plus tôt.

Imprenable ou presque sur son service (88 % de points sur sa première balle), auteur d’une pluie de revers long de ligne, quand ce n’est pas un missile en coup droit croisé qui fait le point, Medvedev a dégoûté son adversaire, incapable de s’en sortir quand l’échange s’installait (80 % de points remportés quand les échanges dépassaient neuf coups au 1er set).

Jusqu’au milieu de la troisième manche, Tsitsipás n’a rien pu faire d’autre que subir la stratégie du Russe, qui consistait à «le faire bouger au maximum», comme l’a expliqué le vainqueur à l’issue de la rencontre. Au bord du gouffre à 1-3 et deux balles de double break contre lui, le Grec a alors enchaîné trois jeux consécutifs, laissant penser au public de la Rod Laver Arena qu’il allait rejouer le même scénario qu’au tour précédent, lorsque, mené 2-0, il avait remonté Nadal pour s’imposer au bout de l’effort.

Sans jamais laisser l’impression qu’il vacillait, même s’il a concédé «avoir eu peur» sur la fin dans son interview d’après-match, le Russe a achevé la révolte du 6e mondial par un passing du revers exceptionnel à 5-5 pour le break, avant de conclure sans ciller.

Avec une 20e victoire consécutive à cheval sur la saison 2020-2021, dont 12 sur des membres du top 10, Medvedev n’a jamais semblé aussi affûté pour jouer un Novak Djokovic en quête d’un 9e Open d’Australie. Le Serbe avait lui-même plié sous les assauts du Russe lors du dernier Master de Londres en novembre 2020 (6-3, 6-3). Il a toutefois remporté les huit finales qu’il a disputées à Melbourne. De quoi laisser augurer d’une finale de rêve.