Son entrée en lice dans le tournoi était attendue avec impatience. Programmée dès 11 heures sur le court Philippe-Chatrier, la numéro 2 mondiale, Naomi Osaka a su s’extirper d’un premier tour piégeux en venant à bout de la Roumaine Patricia Maria Tig en deux manches – 6-4, 7-6 (4). La Japonaise, qui a manqué de constance tout au long du match (39 coups gagnants pour 35 fautes directes), a dû batailler ferme face à la 63e joueuse mondiale hargneuse.
Mauvais résultats lors de sa préparation
Cette dernière, loin d’être impressionnée de jouer sur un central quasi vide, n’a pas démérité, profitant de la fébrilité de son adversaire à certains moments du match et de ses déplacements encore incertains sur terre battue. Ce n’est pas un secret : Naomi Osaka n’est pas des plus à l’aise dès qu’il s’agit de glisser sur la surface ocre. En atteste ses mauvais résultats lors de sa préparation au Grand Chelem parisien (défaite d’entrée à Rome et au deuxième tour à Madrid). Pour pallier cette faille, elle s’est offert l’été dernier les services du japonais Yutaka Nakamura, ancien préparateur physique de la Russe Maria Sharapova. Ce dernier est venu compléter une équipe déjà constituée du coach belge Wim Fissette qui a notamment travaillé aux côtés de Simona Halep, Victoria Azarenka, Kim Clijsters ou encore Sabine Lisicki.
Malgré un léger trou d’air à la fin du premier set, la numéro 2 mondiale a su se reposer sur l’efficacité de ses premiers coups de raquette (9 points sur 10 remportés derrière sa première balle) afin de garder la tête hors de l’eau et ainsi s’offrir une quinzième victoire d’affilée en Grand Chelem. La prestation de la Japonaise était scrutée de près en raison de sa sortie fracassante sur les conférences de presse d’après-match. Les jugeant néfastes pour la santé mentale des joueurs, Naomi Osaka a tout simplement décidé de les boycotter. Ce qui ne l’a pas empêchée de répondre aux quelques questions de Fabrice Santoro sur le court après sa victoire. L’interview rapide, à base de fête des mères et de ses «bonnes sensations» du jour, a fait grincer des dents les journalistes japonais en tribune. L’organisation du tournoi a d’ailleurs sanctionné d’une amende de 15 000 dollars (12 300 euros) la joueuse pour avoir refusé de se présenter en conférence de presse après son match, précisant que «des infractions à répétition pourraient engendrer des sanctions plus sévères, y compris l’exclusion du tournoi».
Un bilan tricolore morose
S’il ne restera pas dans les annales, ce match aura au moins eu le mérite de permettre à Naomi Osaka de se jauger avant un second tour largement à sa portée qui l’opposera à une autre roumaine : Ana Bogdan (102e mondiale), tombeuse d’Elisabetta Cocciaretto (6-1, 6-3). Elle n’a en tout cas pas pu compter sur le soutien d’un public éteint, aux applaudissements épars. L’attraction de ce début de journée se trouvait plutôt du côté du court n°9 dont on pouvait entendre les clameurs depuis le court central. Le Français Enzo Couacaud (26 ans, 177e mondial) y a fait honneur à sa wild card en s’imposant en trois manches 7-6 (3), 6-4, 6-3, face au Belarus Egor Gerasimov, 78e à l’ATP, marquant ainsi la première victoire française de la journée devant des tribunes bondées. Le tricolore devra toutefois créer l’exploit au second tour pour venir à bout de l’Espagnol Pablo Carreño Busta, 12e mondial.
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Grégoire Barrère (122e mondial) qui bénéficiait également d’une invitation a eu moins de chance face au fantasque Fabio Fognini (29e mondial). Malgré un démarrage diesel, l’Italien a rendu une copie propre, ne laissant aucune chance au Français : 6-4, 6-1, 6-4. La jeune Elsa Jacquemot (18 ans, 492e mondiale) s’est quant à elle logiquement inclinée face à la Kazakhe Elena Rybakina, tête de série numéro 21 : 6-4, 6-1 en 1 h 21. Sur le court Simonne-Mathieu, le bilan des Français est bien sombre. La Bretonne Clara Burel, 20 ans, entraînée par l’ex-championne Alexias Dechaume (46e mondiale en 1992) a manqué de constance face à la Monténégrine Danka Kovinic (62e mondiale) : 6-3, 7-6 (10-8). Gilles Simon s’est quant à lui incliné après une grosse bataille face au Hongrois Márton Fucsovics, 44e mondial : 6-4, 6-1, 7-6 (5). Enfin, le jeune espoir Diane Parry (18 ans, 291 mondiale) n’a pas démérité face à la Bélarusse Aliaksandra Sasnovich (103e mondiale) avant de rendre les armes en trois manches : 6-3, 3-6, 6-3.