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Rafael Nadal dit adieu à Madrid mais espère un baroud d’honneur à Roland-Garros

Roland-Garros 2024dossier
L’Espagnol de 37 ans, dans sa dernière saison, a été sorti mardi 30 avril dans la soirée contre le jeune Tchèque Jiri Lehecha dans son jardin madrilène. Après deux années de blessures, Nadal ressort toutefois du tournoi indemne et rassuré, ce qui le rapproche un peu plus de l’ocre parisien.
Rafael Nadal après sa défaite dans la nuit de mardi à mercredi contre Jiri Lehecka à Madrid. (THOMAS COEX/AFP)
publié le 1er mai 2024 à 12h24

Tard dans la nuit madrilène, sur le court Manuel Santana, Rafael Nadal s’est engouffré une dernière fois dans le long tunnel qui mène aux vestiaires, son visage vieillissant barré d’un grand sourire malgré la défaite en huitième de finale du tournoi. L’Espagnol de 37 ans a quitté le court mercredi 1er mai sous une standing ovation, fendant une haie d’honneur d’officiels pendant que ses proches pleuraient à chaudes larmes en tribunes. En fond sonore, l’organisation avait choisi A Sky Full of Stars de Coldplay. Les paroles disent : «Parce que tu es un ciel plein d’étoiles, je vais te donner tout mon cœur. […] Parce que tu es un ciel plein d’étoiles, je veux mourir dans tes bras.»

Il y a quelques semaines, Rafael Nadal s’est lancé dans une tournée d’adieu. Un dernier pèlerinage sur terre battue après plus de vingt ans de carrière qui doit l’amener, si son corps le permet, à deux ultimes tournois à Paris : Roland-Garros en mai, qu’il a déjà remporté 14 fois, puis les Jeux olympiques, toujours Porte d’Auteuil, fin juillet, où il pourrait faire la paire avec Carlos Alcaraz, de 17 ans son cadet.

Avant de fouler, si tout va bien, deux dernières fois l’ocre parisien, le natif de la petite ville de Manacor (sur l’île de Majorque) profite et tente de se rassurer. Il réapprend à maîtriser un corps meurtri par deux décennies à arpenter les courts du monde entier, mutilé par des blessures qui l’ont tenu presque totalement éloigné des courts ces deux dernières années.

«Mourir» à Roland

Paradoxalement, la défaite de ce mercredi en huitièmes de finale à Madrid face au jeune Tchèque Jiri Lehecha (31e) 7-5, 6-4, en un peu plus de deux heures, a eu pour Rafael Nadal un goût de victoire. Elle lui a prouvé qu’il savait encore jouer au tennis, qu’il pouvait toujours encaisser des matchs à rallonge à répétition (il jouait mercredi sa quatrième rencontre en six jours) et que son corps, pour l’instant, tient le choc. A peine la rencontre terminée, la légende espagnole a joué la carte humour, lâchant hilare au micro : «C’est une blague, je reviens l’année prochaine !» Avant, en conférence de presse, de confirmer que cette défaite marquait bel et bien son dernier match à Madrid, dans ce tournoi qu’il a remporté cinq fois en carrière : «Cette soirée a été émouvante. J’ai pu dire au revoir ici sur le court, et en plus avec un niveau de jeu plutôt convenable. C’est un souvenir inoubliable, indélébile.»

S’il assure être arrivé dans la capitale ibérique avec «du doute» et en repartir avec «moins de doutes», ainsi qu’un niveau global «bien meilleur que ce qu(’il) espér(ait)», Rafael Nadal a toutefois reconnu n’être «sûr de rien» quant à son programme des prochaines semaines. En bon sportif rodé à l’exercice médiatique, l’ex-numéro 1 mondial dit prendre les tournois les uns après les autres, laissant entendre que sa participation à Roland-Garros n’est toujours pas garantie. Pour lui, ce sera d’abord Rome, la semaine prochaine. Puis, une fois le tournoi italien terminé, il dira s’il se sent capable de disputer le Grand Chelem français qu’il affectionne tant. Mi-avril, Rafael Nadal déclarait à ce sujet : «Si un tournoi vaut la peine de tout donner et de mourir, c’est bien à Paris.»