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Rendez-vous dimanche

Roland-Garros 2024 : Alexander Zverev vient à bout de Casper Ruud et rejoint Carlos Alcaraz en finale

Roland-Garros 2024dossier
A 27 ans, l’Allemand se qualifie pour sa première finale Porte d’Auteuil après être venu à bout du Norvégien a priori diminué par des douleurs au ventre (2-6, 6-2, 6-4, 6-2), ce vendredi 7 juin.
Alexander Zverev est en finale de Roland-Garros après sa victoire contre Casper Ruud ce vendredi 7 juin sur le court Philippe-Chatrier. (Dan Istitene/Getty Images via AFP)
publié le 7 juin 2024 à 22h20

Sûr qu’il aurait adoré imiter Iga Swiatek. Mais Casper Ruud ne connaîtra pas de troisième finale d’affilée à Roland. Le Norvégien jamais titré en Grand Chelem n’est tombé ni sur Nadal, ni sur Djokovic, ses démons des éditions d’avant. Cette fois, le diable s’appelait Alexander Zverev. Bien trop solide, l’Allemand tient sa revanche un an après la rouste reçue au même stade contre le Norvégien, au terme d’une bataille que l’on croyait conçue pour durer bien plus longtemps (2-6, 6-2, 6-4, 6-3 en en 2h35 de jeu).

Tiré d’affaire dans son procès pour violences conjugales réglé à l’amiable, le gaillard allemand a décidément passé une bien belle journée. Nul doute qu’il espère en passer encore une meilleure dimanche pour sa première finale parisienne contre Carlos Alcaraz.

Mur

Avant même les premiers coups de raquettes surgissaient deux questions. Où pouvaient bien se trouver les détenteurs de billets pour le match, alors qu’une fois de plus, deux bons tiers du public manquaient à l’appel au moment où Ruud claquait un premier service ?

L’autre mystère entourait l’état de fraîcheur physique de l’Allemand, qui a dû en découdre plus d’une fois pour parvenir à se hisser une quatrième fois de suite en demies. Avant d’arriver sur le Central ce vendredi soir, Zverev a dû ferrailler 11 h 24 sur les trois derniers matchs, 4 h 30 de plus que Ruud depuis le début du tournoi, lequel a profité du forfait de Novak Djokovic, victime d’une lésion au ménisque droit, pour regarder le reste des quarts à la télé.

Autant dire que le 7e mondial, lui, aurait dû être frais et dispo. Le premier set respectait cette tendance : hormis un premier jeu piégeux dont il a su se dépêtrer, Casper Ruud a déroulé son tennis au presque parfait pour s’adjuger sans trop peiner la première manche.

On pensait alors le scénario de 2023 se reproduire entre les deux hommes. L’an dernier, Ruud avait dépecé l’Allemand en à peine 2 heures, mais c’était une autre histoire. Zverev revenait de sa blessure à la cheville sur ce même Chatrier en 2022 face à Nadal, et manquait encore de rythme. Là, l’Allemand ne pouvait pas débarquer plus affûté, avec 11 victoires de rang sur terre et un Masters 1000 de Rome dans les pattes.

Et ça s’est senti aussi. A partir du deuxième acte, l’Allemand a activé le mode «mur» : 198 centimètres de haut capables de bouger de droite à gauche, de haut en bas, formatés pour renvoyer la balle dans à peu près tous les coins du court, à l’exception de quelques amortis distillés çà et là par le Norvégien. Le numéro 4 mondial a cette faculté de pouvoir déplacer sa grande carcasse comme s’il avait le gabarit d’un jeune espoir de 15 ans, et cela en n’envoyant qu’une infime quantité de balles dans le couloir (seulement deux fautes directes en coup droit sur les deux premiers sets).

Le tout, bien aidé par un service peu manœuvrable pour le receveur. Au point, parfois, d’écrire le jeu tout seul. A 5-4 sur sa mise en jeu dans la troisième manche, l’Allemand a servi l’addition : deux doubles fautes, trois aces, un service gagnant, deux sets à un pour lui. Mêmes acteurs, même tennis, même épisode en guise de quatrième set qui a ressemblé à de longs enchaînements d’échanges du fond de court les trois quarts du temps favorables à «Sasha».

Pur terrien par excellence, Ruud a curieusement manqué un peu de tout ce vendredi pour l’emporter. Le double finaliste semblait pourtant tenir la distance au cours de la première heure, jusqu’à ce qu’il fasse appel au médecin lors d’un changement de côté dans le milieu du troisième set, visiblement en proie à de douloureux maux de ventre. Ce que l’accolade de fin de match entre les deux - en réalité un simple «check» - ponctuée d’un simple signe de la main de la part de Ruud en direction de l’arbitre de chaise, a semblé confirmer. Dommage pour la fin du show. La partie de dimanche est calibrée pour être bien plus longue : que ce soit Zverev ou Alcaraz, les deux sont conçus pour durer.