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Roland-Garros 2024 : Iga Swiatek balaye en finale Jasmine Paolini pour remporter son quatrième titre

Roland-Garros 2024dossier
Imbattable porte d’Auteuil, la Polonaise de 23 ans s’est une nouvelle fois imposée à Paris ce samedi 8 juin en écrasant l’Italienne Jasmine Paolini en deux sets (6-2, 6-1). Elle marche désormais dans les pas de la légende Rafael Nadal.
Iga Swiatek à Roland-Garros ce samedi 8 juin 2024. (BERTRAND GUAY/AFP)
publié le 8 juin 2024 à 16h25

Affronter Iga Swiatek à Roland-Garros, c’est risquer la crise de nerfs à chaque échange. La Polonaise a ce don de jouer avec vous d’un air détaché, comme un prédateur qui s’amuse avec sa proie. Elle regarde son adversaire se déplacer dans tous les sens, la laisse déployer son meilleur tennis et faire illusion ne serait-ce qu’un instant qu’un exploit est possible. Avant de siffler la fin de la partie quand elle le désire, en l’écrasant de la manière la plus froide qui soit, sans montrer une once de sentiment.

Ce samedi 8 juin, c’est l’Italienne Jasmine Paolini qui en a fait les frais, balayée (6-2 ; 6-1) en finale de Roland-Garros. A Paris, il n’y a qu’une seule patronne, c’est Iga Swiatek. Et il en sera probablement ainsi encore un moment. A seulement 23 ans, la Polonaise compte déjà quatre Roland-Garros à son palmarès.

Finaliste surprise de cette édition 2024, Jasmine Paolini était pourtant rentrée sur le court Philippe-Chatrier sans le moindre complexe. L’Italienne, aux racines polonaises et ghanéennes, nous rabâchait ces derniers jours avoir eu un déclic qui lui a permis de gagner ce printemps à Roland-Garros plus de match que lors de ses sept participations précédentes : une confiance nouvelle en son jeu et la certitude de pouvoir rivaliser avec n’importe qui. Elle l’a montré pendant une vingtaine de minutes ce samedi après-midi, en prenant Iga Swiatek à la gorge d’entrée.

La Polonaise s’est dans un premier temps fait balader de droite à gauche puis de gauche à droite, jusqu’à craquer sous les coups puissants de son adversaire. Après trois jeux disputés et accrochés au possible, Jasmine Paolini s’est retrouvée à la surprise générale avec un break d’avance. Le public était aux anges, croyant un temps échapper à la déculottée promise.

Dix jeux de suite

Les espoirs de l’Italienne ont toutefois tourné court, quand Iga la machine s’est mise en marche. Swiatek a gagné un jeu, puis deux, puis trois, puis… dix de suite. Le tout dans une impassibilité totale. La numéro 1 mondiale a fait son boulot habituel, rien de plus. «Je ne célèbre pas mes buts parce que c’est mon travail. T’as déjà vu un facteur sauter de joie quand il vient de livrer un colis ?», lâchait l’attaquant italien Mario Balotelli il y a quelques années. Iga Swiatek laisse transparaître le même sentiment à chaque fois qu’elle met un pied sur un court.

En déficit d’oxygène à cette altitude du tennis que représente l’ultime marche d’un tournoi majeur, Jasmine Paolini a évité d’un rien la bulle sur son dernier jeu de service. Avant de déposer définitivement les armes derrière. 6-2 ; 6-1 en à peine une heure et huit minutes. Il n’y avait rien à faire, Iga Swiatek était beaucoup trop forte.

Au rang des légendes qui ont foulé la terre battue de Roland-Garros, la reine Iga se fait avec cette nouvelle victoire une place de choix. Avec quatre titres porte d’Auteuil, elle devient ainsi, à seulement 23 ans, la quatrième femme la plus titrée de l’histoire du tournoi. Le record, à sept victoires, paraîtrait presque une formalité. La Polonaise est par ailleurs la troisième joueuse seulement depuis le début de l’ère Open à s’imposer trois fois de suite à Paris.

Difficile de ne pas regarder ses exploits en miroir de ceux de Rafael Nadal. A 23 ans, l’Espagnol comptait, comme elle, quatre Roland. Pour faire aussi bien que son idole, la Polonaise devra encore faire retentir dix fois l’hymne de son pays sur le court Philippe-Chatrier. Mais pour la reine Iga, rien ne semble impossible.