Le défilé des chemises cravates, des caméras et journalistes. Les petits fours et verres de champagne pour les accueillir. La directrice du tournoi, Amélie Mauresmo, et le président de la Fédération française de tennis, Gilles Moretton, qui ne se quittent pas d’un centimètre. Sur l’estrade, l’éternel Marc Maury et sa voix entraînante, entouré de jeunes en costumes qui manipulent la coupe Suzanne-Lenglen et celle des Mousquetaires, les mains gantées, comme si elles étaient faites de cristal. Pas de doute, Roland-Garros est de retour.
Si les premiers matchs n’ont lieu qu’à partir de dimanche 25 mai, le tirage au sort de ce jeudi 22 mai faisait office d’apéritif avant deux semaines de terre et, on l’espère, de soleil. Une présentation du menu que le Grand Chelem parisien présentera au monde entier, fait de joueurs placés aléatoirement dans un tableau par un ordinateur et de tête de séries tirées au sort manuellement. Cette année, c’est Ousmane Dembélé qui s’en est chargé, venu faire un saut porte d’Auteuil avant sa finale de la Coupe de France samedi, et surtout celle de la Ligue des Champions une semaine plus tard.
Le joueur du PSG, qui dit suivre le tennis depuis qu’il est tombé par hasard à la télé sur un match entre Federer et Nadal vers la fin des années 2000, n’a pas été particulièrement clément avec ses compatriotes. Chez les hommes, il y en a quinze sur la ligne de départ (et potentiellement plus si certains réussissent à s’extraire des qualifications), dont trois qui débarquent avec un statut de tête de série (Arthur Fils, 14e, Ugo Humbert, 22e, et Giovanni Mpetshi Perricard, 31e) leur garantissant une entrée en matière plutôt abordable. Si Fils et Humbert s’en sortent plutôt bien, Mpetshi Perricard aura du travail face à Zizou Bergs (50e mondial). Surtout, les trois pourront croiser rapidement du très lourd : Carlos Alcaraz pour Giovanni Mpetshi Perricard dès le troisième tour, Jannik Sinner pour Arthur Fils, et Novak Djokovic pour Ugo Humbert en huitièmes.
Les autres tricolores ne sont pas plus vernis : pour son dernier match sur le tournoi avant de prendre sa retraite, Richard Gasquet commencera pour sa part face à un autre Français, Terence Atmane, avant d’affronter potentiellement Jannik Sinner. Huitième de finaliste ici même l’année dernière, Corentin Moutet débutera face à un qualifié avant de jouer Novak Djokovic au deuxième tour. Alexandre Muller, l’un des Français en forme cette saison, commencera face à Jakub Mensík, jeune (19 ans) pépite tchèque en pleine ascension (19e mondial). Et enfin Gaël Monfils débutera face à Hugo Dellien, un Bolivien de 32 ans, avant de jouer l’un des meilleurs joueurs cette saison : l’anglais Jack Draper, 5e mondial.
Parcours du combattant pour Swiatek
Chez les Françaises, les attentes sont bien plus minces encore. Avec huit engagées, dont deux seulement (Varvara Gracheva et Caroline Garcia) qui étaient suffisamment bien classées pour ne pas avoir à bénéficier d’une invitation et aucune tête de série, avoir une tricolore au deuxième tour serait déjà presque déjà une réussite. Un affrontement franco-français d’entrée l’aurait assuré. L’ordinateur en a décidé autrement.
68e mondiale et meilleur tricolore, Varvara Gracheva a hérité d’un tirage salé : elle affrontera Sofia Kenin, 31e mondiale et ancienne top 5, au premier tour. Pour les autres Françaises, ce sera globalement plus abordable. Caroline Garcia croisera Bernarda Pera (90e), Léolia Jeanjean affrontera Irina-Camelia Begu (94e), Diane Parry jouera Robin Montgomery (116e). Quant à Chloé Paquet et Tiantsoa Rakotomanga Rajaonah, elles commenceront face à deux qualifiées.
De toutes les joueuses, celle qui pourra en vouloir le plus à Ousmane Dembélé est peut-être Iga Swiatek. Triple tenante du titre porte d’Auteuil, la Polonaise, plutôt en mauvaise forme depuis le début de saison, pourrait croiser la route de Jelena Ostapenko en huitièmes (vainqueure à Roland-Garros en 2017), puis de Jasmine Paolini (finaliste l’année dernière) en quarts et d’Aryna Sabalenka (numéro 1 mondiale) en demies.