Il n’y a plus aucun Français au troisième tour de Roland-Garros. Ce n’était encore jamais arrivé depuis le début de l’ère Open en 1968 ! Pire qu’une hécatombe, c’est carrément une débâcle, symptomatique de la crise du tennis tricolore, entre génération finissante et relève qui tarde.
Après les éliminations d’Enzo Couacaud mercredi puis de Gaël Monfils jeudi midi, la défaite de Richard Gasquet face à Rafael Nadal en soirée a sonné le glas des derniers espoirs français dans ce Roland-Garros 2021. «Au deuxième set, j’ai réussi des séquences où je jouais fort, j’ai commencé à y croire vraiment et à prendre du plaisir sur le court, a raconté Gasquet à l’issue du match qu’il a perdu 6-0, 7-5, 6-2. Mais après, c’est sûr que jouer Nadal, c’est une expérience qui est brutale. Ca n’a rien à voir avec qui que ce soit. C’est un monstre».
Déjà, au deuxième tour, la France avait battu un triste record avec seulement trois Français rescapés chez les hommes. Là encore, ce n’était jamais arrivé depuis 53 ans.
A lire aussi
Les femmes n’ont pas fait mieux, avec aussi trois survivantes au deuxième tour. Et aucune qualifiée pour le troisième tour pour la quatrième fois depuis 1968 (1981, 1986, 2019).
Dès les qualifications, l’heure n’était guère à l’optimisme : aucun des 21 représentants hexagonaux n’avait réussi à obtenir un sésame pour le tableau principal. Ils étaient malgré tout 18 Bleus chez les garçons au départ de ce Roland-Garros, un chiffre globalement identique à celui de ces dernières années, même si sept avaient pour cela dû bénéficier d’une invitation.
Mais le premier tour ne leur a pas fait de cadeaux. Avec seulement deux têtes de série (Monfils et Ugo Humbert), peu de chance d’échapper aux gros poissons en début de tournoi. Jérémy Chardy a ainsi hérité d’entrée du N.5 mondial Stefanos Tsitsipas, Pierre-Hugues Herbert (83e) de la pépite italienne Jannik Sinner (19e) et Benoît Paire de l’un des hommes en forme du moment, Casper Ruud.
En tout, 12 tricolores ont affronté des joueurs mieux classés au premier tour. Parmi eux, Hugo Gaston, éclaircie dans le ciel des Bleus l’an dernier à Roland-Garros, où il avait atteint les huitièmes de finale. Ajoutez à cela quelques joueurs encore convalescents (Tsonga, Pouille) et d’autres issus du circuit secondaire (Rinderknech, Bonzi), sans expérience ou presque du Grand Chelem. Les motifs d’espoir étaient minces.