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Roland-Garros : Iga Swiatek s’en sort face à Naomi Osaka au terme d’un match fou

La Polonaise, solide numéro 1 mondiale, s’est imposée au deuxième tour ce mercredi 29 mai face à la Japonaise (7-6 [1], 1-6, 7-5) après d’un marathon de près de trois heures.
Iga Swiatek s'en est sortie d'un rien ce mercredi face à Naomi Osaka. (Yves Herman/REUTERS)
publié le 29 mai 2024 à 21h19

On imagine que Naomi Osaka se repassera mille fois la scène dans sa tête. Plus de deux heures trente qu’elle cravache contre la meilleure joueuse de la planète et la voilà avec une balle de match au bout de la raquette. Son service est moyennement assuré, le retour d’Iga Swiatek puissant sur son revers. La Japonaise a le court ouvert mais sa balle vient s’échouer dans les mailles du filet. Voilà à quoi ça tient, un match de tennis. Vingt minutes plus tard, elle quittera sous une ovation et la tête basse le court Philippe-Chatrier. Ce mercredi 29 mai, elle aura fait franchement vaciller Iga Swiatek. Mais la Polonaise s’est finalement imposée (7-6, 1-6, 7-5) au deuxième tour de Roland-Garros. Cela trois ans qu’elle n’a pas perdu à Paris.

Sur le papier, la rencontre du jour n’avait rien d’un deuxième tour. D’un côté du filet, Iga Swiatek, 22 ans, quatre Grand Chelem au compteur dont trois Roland-Garros et une place de numéro 1 mondial qu’elle monopolise presque sans partage depuis 2022. De l’autre, Naomi Osaka, 26 ans, quatre majeurs également et un niveau qu’elle retrouve progressivement après un grosse saison loin des courts en raison de sa grossesse.

L’affrontement promettait des étincelles. Mais l’organisation, probablement inquiète de voir l’ogre Swiatek plier l’affaire en moins d’une heure comme elle le fait si souvent sur terre battue, a préféré le programmer en fin d’après-midi, laissant une nouvelle fois un duel masculin (entre Sinner et Gasquet) comme affiche de la soirée. Elle doit ce soir s’en mordre les doigts : on ne fera pas mieux aujourd’hui que ce que les deux femmes ont proposé sur le court central. Les spectateurs - bien trop nombreux - à avoir laissé leur siège vide ce mercredi après-midi doivent aussi le regretter. D’autant plus qu’ils n’avaient pas l’excuse d’aller voir si la terre était plus belle ailleurs puisque, à cause de la pluie, tous les matchs de la journée sur les courts annexes ont été annulés.

Les autres peuvent se réjouir d’avoir vu un combat féroce. Près de trois heures de ce qui a probablement été le plus beau match depuis le début de la quinzaine, composé de services canon, d’échanges à rallonge et de missiles envoyés dans tous les sens. Ils pourront raconter ce premier set ultra-accroché, finalement plié au tie-break par Iga Swiatek. Cette deuxième manche surprenante où Naomi Osaka marchait sur l’eau au point d’écraser la Polonaise (6-1) comme elle ne l’avait pas été depuis longtemps. Ces cinq dernières années, sur terre battue, il ne lui était arrivé qu’une fois de perdre un set sur un score si salé.

Et puis, enfin, ce troisième acte haletant. Iga Swiatek dans les cordes, encaissant les coups sans trouver d’armes pour répondre. Avant que Naomi Osaka, pourtant poussée par le public, ne finisse donc par laisser filer une victoire qui lui semblait promise. La victoire aurait pu être belle, moins d’un an après qu’elle a donné naissance à sa fille. Le résultat aura finalement été cruel. En janvier, son adversaire du jour tweetait : «It’s not over until it’s over.» Sa publication n’a jamais autant semblé d’actualité.