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Roland-Garros : le feu follet Corentin Moutet finalement éteint par Jannik Sinner

Roland-Garros 2024dossier
En dépit d’une belle lutte, le fantasque joueur de 25 ans a été sorti par l’impitoyable numéro 2 mondial italien dimanche 2 juin dans la soirée, en quatre sets (2-6, 6-3, 6-2, 6-1). La France n’a plus qu’une seule représentante dans le tournoi.
Corentin Moutet réagit pendant son match du quatrième tour contre l'Italien Jannik Sinner, dimanche 2 juin 2024. (Stephanie Lecocq/REUTERS)
publié le 3 juin 2024 à 7h20

La deuxième semaine débute et il n’y a déjà plus de Français dans le tableau masculin de Roland-Garros. Corentin Moutet a pourtant compté un set et un break d’avance face au numéro 2 mondial Jannik Sinner, avant finalement de s’incliner (2-6, 6-3, 6-2, 6-1) en huitièmes de finale du tournoi parisien dimanche 2e juin dans la soirée soir.

La semaine parisienne de Moutet (79e) reste néanmoins une réussite. «J’ai battu de bons joueurs, fait de bons matchs, tenu physiquement, eu un bon niveau de concentration. Je n’ai pris aucun avertissement pendant quatre matches, ce qui ne m’arrive pas souvent !», a souri celui qui se définit comme «entier». «J’espère que les gens m’ont découvert sous une forme différente.»

Seize mois après une opération du poignet gauche - après laquelle il a joué pendant un moment son revers à une main -, le tennisman de 25 ans s’est fait une place en huitièmes de finale pour la première fois à Roland-Garros, pour la deuxième fois en Grand Chelem (après l’US Open 2022). Surtout, il va faire un bond au classement le 10 juin, pas très loin du top 50, qui lui ouvre les portes des Jeux olympiques dans moins de deux mois à Paris, de nouveau sur les courts de Roland-Garros.

«Il y a une belle programmation qui m’attend : Wimbledon, j’adore jouer sur gazon, les JO à Paris, que des bonnes choses», envisage Moutet. Sa remontée au classement va lui «faciliter la tâche», explique-t-il. «Je vais pouvoir enfin jouer les plus gros tournois (du circuit), jouer de meilleurs joueurs toutes les semaines, c’est ce qui aide à progresser aussi.»

Sur le court Central enfin découvert dimanche soir, laissant même apparaître du ciel bleu, Moutet a vécu un premier set de rêve. Amorties à gogo, lobs, passings, slices qui s’écrasent, et même service à la cuillère : face au numéro 2 mondial, l’homme fort de la première partie de saison, lauréat de l’Open d’Australie en janvier, qui pourrait devenir N.1 mondial à l’issue de la quinzaine parisienne, le petit gaucher a déployé toute sa panoplie de coups. De quoi rendre chèvre Sinner, rapidement mené 5-0 et qui a dû attendre 29 minutes pour inscrire son premier jeu.

S’il n’a pas converti deux balles de 6-0, Moutet a empoché la première manche à sa troisième occasion. Dans la foulée, dans un stade sensible à son génie - en témoignaient les «Moutet, Moutet, Moutet» scandés en se prosternant, bras de haut en bas -, il a breaké d’entrée dans le deuxième set, en remettant et remettant encore, jusqu’à faire craquer Sinner.

Mais sous ses boucles rousses, le jeune Italien a su garder la tête froide : il a immédiatement recollé et trouvé progressivement la parade aux coups de patte de son adversaire si atypique, jusqu’à s’imposer en 2 h 41 min.

Gracheva pour sauver l’honneur français

Moutet court toujours après une première victoire aux dépens d’un joueur du top 10. Il vient de connaître sa douzième défaite contre un de ses membres. Richard Gasquet va rester, au moins un an de plus, le dernier Français à s’être fait une place en quarts de finale de Roland-Garros, il y a huit ans.

Sinner, lui, a laissé échapper son premier set depuis le début du tournoi. Avec un quart de finale, il égale son meilleur résultat sur la terre battue parisienne. S’il venait à se qualifier pour la finale, il serait assuré de devenir numéro 1 mondial le 10 juin. Il y parviendra également si Novak Djokovic, actuellement installé sur le trône du tennis mondial, n’atteint pas la finale. Pour une place dans le dernier carré, Sinner affrontera le N.10 mondial Grigor Dimitrov, pour la première fois en quarts de finale sur la terre battue parisienne, à 33 ans.

Il reste une joueuse française engagée dans le tableau féminin : Varvara Gracheva (88e), opposée en huitièmes de finale lundi à la jeune pépite russe Mirra Andreeva.