Menu
Libération
Tennis

Roland-Garros : Serena Williams file tranquille en huitième

Roland-Garros 2024dossier
L’Américaine, 23 titres du Grand Chelem au compteur, s’est imposée en deux sets (6/4, 6/4) contre une compatriote coriace, Danielle Collins. Un pas de plus vers un hypothétique 24e titre, pour égaler le record de Margaret Court.
Serena Williams, le 4 juin 2021 à Roland-Garros, dans son match contre sa compatriote Danielle Collins. (Mathias Depardon/Libération)
par Benjamin Delille et photo Mathias Depardon
publié le 4 juin 2021 à 20h08

Serena Williams poursuit son bout de chemin à Roland-Garros. L’ancienne numéro 1 mondiale aujourd’hui 8e, accède à la deuxième semaine en venant à bout, en deux sets (6/4, 6/4), de sa compatriote Danielle Collins. Une façon de faire le plein de confiance avant de passer en huitième de finale, même si le match n’a pas été simple.

Dominante au premier set, Serena Williams a eu un peu de mal à concrétiser, notamment lors du troisième jeu, dans lequel elle a raté trois balles de break. Elle a finalement pris le dessus au septième, sur un point assez incroyable, amenée au filet par son adversaire qu’elle a effacé sur une volée réflexe. Grâce à un revers diablement efficace, Collins n’a pas démérité mais est restée impuissante face à son adversaire, notamment au service (5 aces dans le premier set).

Dans la deuxième manche, la cadette des sœurs Williams a breaké d’entrée et laissé croire à un aller simple vers les huitièmes. Sauf qu’à la surprise générale, elle a calé et laissé un boulevard à une Danielle Collins jouant très juste. Serena a même cédé deux breaks sur une double faute. Mais c’était sans compter le mental d’acier de l’Américaine la plus titrée de l’histoire. Menée 4-1, elle a retrouvé son agressivité, poussant son adversaire à la faute et hurlant à chaque point. Complètement submergée, Danielle Collins a fini par céder un jeu blanc sur son propre service. Menant 5-4, Serena Williams a confirmé sans problème sur sa mise en jeu.

La quête du record

Prochaine étape dimanche, contre la Kazakhe Elena Rybakina. 22e au classement WTA, celle-ci a gagné ses trois premiers matchs plutôt facilement en deux sets. La route est encore longue, mais l’Américaine n’est pas venue à Roland-Garros pour faire de la figuration. A bientôt 40 ans, Serena Williams vise une 24e victoire en Grand Chelem, rien que ça. De quoi faire rougir les recordmen masculins, Rafael Nadal et Roger Federer, qui totalisent 20 titres chacun pour l’instant. D’autant que 24 Grand Chelem, c’est le record actuel chez les femmes, détenu par l’Australienne Margaret Court.

Mais voilà ... Cela fait déjà trois ans, après sa victoire à l’Open d’Australie en 2017 et la naissance de son premier enfant, que Serena Williams court après ce rêve qui la hante. «Je ne m’arrêterai jamais», peut-on lire sur ses chaussures. Ou plutôt, pas avant de devenir la joueuse la plus titrée de l’histoire. Et elle n’est pas passée loin : quatre finales en 2018 et 2019, à Wimbledon et chez elle à l’US Open. Sauf que l’Américaine, désormais 8e joueuse mondiale, ne domine plus le circuit. Surtout à Roland-Garros, la terre battue n’étant pas la surface la plus adaptée à son jeu. Ce qui ne l’a pas empêché de soulever trois fois la coupe Suzanne-Lenglen à Paris, en 2002, en 2013 et en 2015.

Aller simple

Serena William pourrait tout de même profiter d’un alignement de planètes cette année à Roland-Garros. Des favoris, il ne reste qu’Iga Świątek, la Polonaise d’à peine 20 ans tenante du titre, et elle ne croisera a priori pas sa route avant la finale. Les autres ont déjà toutes quitté la compétition. Il y a d’abord eu la Japonaise Naomi Osaka (2e au WTA), dans un retrait très médiatisé après son refus d’assister aux conférences de presse pour se préserver mentalement. Puis la numéro 1, l’Américaine Ashley Barty, dans un abandon sur blessure ce jeudi. Et enfin la Biélorusse Aryna Sabalenka (4e mondiale), défaite ce vendredi en trois sets (6/4, 2/6, 6 /0) par la Russe Anastasia Pavlyuchenkova. Trois championnes qui avaient toutes battu Serena Williams au cours de l’année, dont deux fois en demi-finale de Grand Chelem (Osaka en Australie et Azarenka à l’US Open).

Faut-il y voir une bonne étoile ? Serait-ce un aller simple faire la finale ? «Il y a encore beaucoup de matchs, beaucoup de grandes joueuses, a relativisé ce vendredi l’Américaine en conférence de presse, visiblement concentrée. Il faut se battre, rien n’arrive facilement.» Surtout pas une carrière comme la sienne.