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Côté courts

Roland-Garros sous couvre-feu et pass sanitaire, mode d’emploi

Roland-Garros 2024dossier
Le tournoi parisien, qui débute dimanche, marquera le retour du public dans les enceintes sportives en France. A partir du 9 juin, le deuxième Grand Chelem de la saison inaugurera l’utilisation du pass sanitaire pour les spectateurs.
Lors de l'édition 2019 de Roland-Garros. (Martin Bureau/AFP)
par Alexis Czaja
publié le 29 mai 2021 à 13h41

Roland-Garros renoue avec un semblant de normalité. Le tournoi qui court de dimanche au 13 juin retrouve des couleurs après une dernière édition atypique. En 2020, la première vague de Covid-19 avait poussé la Fédération française de tennis (FFT) à reporter le Grand Chelem de la fin du printemps au début de l’automne. La décision historique a laissé un souvenir âpre. De nombreux joueurs, comme le maître des lieux, Rafael Nadal, avaient critiqué les conditions de jeu. «Le problème, c’est la météo. Il fait trop froid pour jouer, pour être honnête. Je pense que c’est un peu dangereux pour le corps que de jouer dans de telles conditions.» Une atmosphère glaciale renforcée par des tribunes seulement garnies des quelque 1 000 spectateurs quotidiens autorisés. Trop peu pour réchauffer l’atmosphère.

Initialement programmé du 23 mai au 6 juin cette année, le tournoi a certes été décalé d’une semaine, mais retrouve ses repères habituels. Ce report permet d’«accueillir le plus grand nombre de spectateurs pour avoir le spectacle le plus qualitatif possible et garantir la sécurité sanitaire de chacun», a affirmé le 12 mai Gilles Moretton, le président de la FFT. Particularité de la quinzaine, le Grand Chelem se déroulera à cheval sur deux phases du déconfinement national, entraînant notamment un allégement du régime de couvre-feu en plein milieu du tournoi.

Six zones distinctes

Huit mois après l’édition 2020, le tournoi ne retrouvera pas toute sa ferveur passée, mais pourra tout de même profiter d’une affluence raisonnable pour ce cru 2021. La FFT indique que 118 611 billets ont été achetés pour la quinzaine. Un chiffre bien loin des standards de l’événement avant la pandémie – 500 000 billets avaient été vendus en 2019, seulement 15 000 en 2020 – mais qui permet au tournoi de respirer. Pour assurer le respect des règles sanitaires, l’organisation du tournoi a divisé les douze hectares sur lesquels s’étend le site en six établissements recevant du public en plein air (ERP-PA) : le court Philippe-Chatrier, le court Suzanne-Lenglen, le court Simonne-Mathieu, les courts 2 à 5, les courts 6 à 9 et les courts 10 à 14. Dans chacune de ces zones, le public sera admis à hauteur de 35% de la capacité maximale, limitée à 1 000 personnes avec couvre-feu à 21 heures jusqu’au 8 juin. Dès le lendemain, la jauge montera à 65% dans la limite de 5 000 personnes avec le report du couvre-feu à 23 heures.

La jauge de spectateurs sur l’ensemble du site atteindra jusqu’à un maximum de 13 146 spectateurs les 9 et 10 juin, alors qu’en temps normal, Roland-Garros peut accueillir jusqu’à 38 436 spectateurs par jour dont 14 962 sur le Chatrier, 9 829 sur le Lenglen et 5 289 sur le Mathieu. Le nombre d’ERP diminuera ensuite lors des derniers jours du tournoi, à 4 puis 2, compte tenu de la décroissance du nombre de matchs à disputer à ce stade de la compétition. Cette organisation doit permettre de limiter les brassages du public, mais une «libre circulation» entre les différents secteurs sera cependant assurée, a affirmé Gilles Moretton.

Pass sanitaire

Au sein des ERP, le placement en tribune sera également soumis à un protocole précis : les groupes de spectateurs, composés au maximum de quatre personnes, devront respecter un écart d’un siège. Le port du masque sera également obligatoire sur l’ensemble du site pour toutes les personnes âgées de plus de 11 ans. Un public qui devra quitter le stade à 20 heures jusqu’au 8 juin, a souligné Amélie Oudéa-Castéra, la directrice générale de la FFT, sans qu’on connaisse encore les modalités précises de cette opération, qui pourrait déstabiliser les joueurs en pleine rencontre.

Le pass sanitaire étant annoncé par le gouvernement à partir du 9 juin, Roland-Garros sera le premier événement sportif à l’expérimenter pour ses visiteurs. Le tournoi déploiera ce dispositif pour les cinq derniers jours de compétition afin d’accompagner l’augmentation de la jauge d’accueil de spectateurs. Pour accéder au stade, les détenteurs de billet devront obligatoirement présenter la preuve du résultat d’un test PCR négatif ou antigénique de moins de quarante-huit heures, un certificat de vaccination totale ou le résultat d’un test positif de plus de deux semaines et de moins de six mois, témoin d’une infection plus ancienne.

9 «night sessions» sur 10 à huis clos

Elles sont la grande nouveauté de cette édition 2021 : les «night sessions», ces matchs nocturnes, prévoient une rencontre par soir du 31 mai au 9 juin sur le court central, à partir de 21 heures. Une nouveauté qui permet d’étendre l’amplitude horaire du tournoi et d’isoler une affiche par jour sur une case horaire dédiée. Au total, dix matchs sont programmés sur le court Philippe-Chatrier dans ce dispositif. Le couvre-feu étant maintenu à 21 heures jusqu’au 8 juin, neuf d’entre elles se tiendront à huis clos.

L’exception concernera le dernier quart de finale hommes, le 9 juin, lorsque le couvre-feu passera à 23 heures. Le Chatrier pourra alors recevoir 5 000 spectateurs, avec un horaire de rencontre avancé à 20 heures. Le public devra néanmoins quitter le stade avant la fin de la rencontre si sa durée dépasse les trois heures. Le pic de spectateurs journaliers de la quinzaine reste donc attendu pour cette journée, avec 13 146 entrées et 5 000 supplémentaires le soir. Par la suite, la diminution du nombre de matchs va entraîner une réduction de la quantité de courts utilisés, faisant mécaniquement baisser le nombre total de spectateurs.