Après Jannik Sinner, une autre superstar du tennis au cœur d’une affaire de dopage. Ce jeudi 28 novembre, l’Agence internationale pour l’intégrité du tennis (ITIA) annonce que la Polonaise Iga Swiatek, 23 ans et déjà cinq Grand Chelem (dont quatre Roland-Garros) à son actif, a été sanctionnée d’un mois de suspension après un contrôle positif à une substance interdite effectué en août.
L’actuelle numéro 2 mondiale a été contrôlée «hors compétition», le 12 août et a présenté des traces de trimetazidine. Ce médicament est utilisé pour soulager les angines de poitrine et est interdit par l’Agence mondiale antidopage depuis 2014 car il pourrait permettre de garder un rythme cardiaque élevé durant plus longtemps. La trimetazidine aurait été contenue dans de la mélatonine produite et vendue en Pologne qu’Iga Swiatek prenait pour des problèmes de sommeil et de décalage horaire, explique l’agence.
L’agence estime «la violation» de la réglementation antidopage «non intentionnelle» et lui a proposé mercredi une suspension d’un mois, qu’elle a acceptée. La sanction est toutefois déjà purgée en grande partie puisque la joueuse a déjà été suspendue provisoirement entre le 12 septembre et le 4 octobre au début de la procédure. Au cours de ces trois semaines, elle n’a pas pu participer à trois tournois de la tournée asiatique, notamment deux WTA 1000, à Pékin et Wuhan. Il ne lui reste ainsi que huit jours de suspension, jusqu’au 4 décembre, précise l’ITIA. Autant dire que la sanction n’est pas particulièrement contraignante puisqu’il n’existe, à cette période de l’année, aucun tournoi d’envergure.
L’agence précise dans sa décision que le contrôle positif de Swiatek n’a pas été rendu public dans un premier temps «conformément à sa réglementation», puisque la Polonaise a fait appel de sa suspension provisoire dans le délai imparti et en a obtenu temporairement la levée.
«J’ai eu un fort sentiment d’injustice»
Dans une vidéo publiée sur ses réseaux sociaux, Iga Swiatek explique, en polonais, qu’elle n’avait jusqu’à présent pas eu le droit de parler de sa suspension et que ces deux mois et demi ont été «les plus durs de sa vie». La meilleure joueuse du monde ces trois dernières années raconte avoir été «choquée» quand elle a appris son contrôle positif, qu’elle ne comprenait pas d’où cela pouvait venir et qu’elle n’avait «jamais entendu parler» de la trimetazidine jusque-là. «J’ai eu un fort sentiment d’injustice, et ces premières semaines ont été vraiment chaotiques» avant de finalement comprendre, dit-elle, en analysant les médicaments et compléments alimentaires qu’elle prenait, qu’un échantillon de mélatonine avait été contaminé. Pour la joueuse, la suspension d’un mois est avant tout «symbolique» et ce qui est important c’est qu’elle ait pu «prouver (s) on innocence».
L’annonce de son contrôle positif fait écho à l’affaire dans laquelle est englué Jannik Sinner : après un double contrôle positif en mars, blanchi dans un premier temps par l’ITIA, le numéro 1 mondial est désormais sous la menace d’une suspension depuis que l’Agence mondiale antidopage (AMA) a fait appel de la décision de ne pas le sanctionner. Comme Sinner, Swiatek reste d’ailleurs sous la menace d’un appel devant le Tribunal arbitral du sport de l’AMA ou de Polada, l’agence polonaise antidopage.