«Qu’est-ce que je fais ? Pourquoi est ce que je me fais du mal comme ça ? Est-ce qu’il y a une raison pour que je fasse tous ces efforts ?» Telles sont les interrogations qui ont poussé le tennisman Jo-Wilfried Tsonga à envisager sa retraite sportive. Dans une vidéo publiée ce mercredi sur les réseaux sociaux, le Français annonce qu’elle interviendra après le prochain tournoi de Roland-Garros, qui se déroulera du 22 mai au 5 juin prochain.
L’ancien numéro 5 mondial va fêter ses 37 ans en avril. «Depuis quelques semaines j’ai décidé que j’allais arrêter à Roland cette année. Ce sera mon 15e Roland», annonce le joueur retombé au 220e rang mondial et qui sort de quatre années minées par les blessures.
«Ma tête me dit «tu peux jouer toute ta vie», mais le corps me rappelle que mes aptitudes à me dépasser ne sont plus là. Mon corps me dit ‘tu n’es plus capable d’aller plus loin que ce que je te donne’. Avant, c’est ce que je faisais tous les jours», poursuit-il. «La raison ultime c’est de me dire, c’est le dernier frisson», souligne-t-il en référence au tournoi de Roland-Garros qui approche. «J’espère que d’ici-là je resterai en forme et que je serai capable d’être celui que j’ai toujours été dans ce tournoi. Le but c’est d’être moi-même, Jo-Wilfried Tsonga le joueur de tennis. J’ai toujours voulu être performant, me mettre des objectifs au top. Ce sera l’occasion de le faire une dernière fois», insiste-t-il.
«Planifier sa sortie»
Son corps ne lui a laissé quasiment aucun moment de répit ces dernières années. Outre une drépanocytose sous-jacente (maladie génétique touchant les globules rouges et provoquant de grosses fatigues), il a souffert des genoux, des vertèbres, de l’articulation sacro-iliaque qui s’est calcifiée, l’obligeant à abandonner au 1er tour de l’Open d’Australie en 2020. La saison 2021, il ne l’a reprise qu’en pointillé, avant d’y mettre un terme après une défaite au premier tour à Wimbledon. Son retour à la compétition en 2022 est l’occasion pour lui de «planifier (sa) sortie», comme il l’avait indiqué à l’AFP en février avant l’Open 13 à Marseille.
Sa carrière explose en 2008, quand, à 23 ans, Jo-Wilfried Tsonga remporte son premier Masters 1000 devant son public, à Paris. Le Manceau élimine du beau monde. Successivement : Djokovic, Roddick, Blake et Tsonga fait de l’Argentin Nalbandian sa victime en finale (6-3, 4-6, 6-4). Il devient la nouvelle star du tennis français et Libé fait son portrait. Cette victoire parisienne constitue son plus gros titre en simple de sa carrière, avec le Masters 1000 de Toronto qu’il gagnera face à Roger Federer en 2014.
Depuis ses débuts chez les pros en 2004, Tsonga a remporté 18 titres en simple et disputé une finale d’un tournoi du Grand Chelem, à l’Open d’Australie en 2008. Il avait été battu par Novak Djokovic. Il a également à son actif une belle médaille d’argent en double aux Jeux olympiques 2012 et un sacre avec la France en Coupe Davis 2017. En février 2012, Tsonga avait atteint la cinquième place mondiale, le meilleur classement ATP de sa carrière. Avant lui, seuls cinq Français avaient réussi à accéder au Top 5 mondial, avec notamment Yannick Noah, Patrice Leconte et encore Sébastien Grosjean.