Point d’exploit pour Ugo Humbert. Plutôt un long chemin de croix. La première finale du Français en Masters 1000 a tourné à la désillusion, avec Alexander Zverev dans le rôle du briseur de rêve. Le public de l’Accor Hotel Arena, qui espérait un final en apothéose pour la dernière joute organisée à Bercy, avant que le tournoi ne déménage en 2025 dans le nouvel écrin flambant neuf de La Défense Arena à Nanterre, a dû se contenter d’une démonstration de la part du futur numéro 2 mondial, finaliste de Roland Garros en 2024 : 6-2, 6-2 en un peu plus d’une heure.
Le Messin de 26 ans, 18e mondial, sûrement un poil timoré par l’enjeu, a d’emblée été pris de vitesse par le géant allemand. Trop approximatif, il n’a pas réussi à faire vaciller son adversaire du jour, impeccable sur ses mises en jeu. «Physiquement, j’étais rincé. J’ai eu du mal à récupérer (de la demie)», soufflait le Français au bord du court. Il faudra patienter au moins un an de plus pour voir un tricolore succéder à Jo-Wilfried Tsonga, dernier vainqueur d’un Masters 1000. C’était en 2014, à Toronto. Il y a dix ans, déjà.
Ugo Humbert a tout pour le faire. Pour lui, il faut déjà retenir le reste. D’abord, ces sept jours de très bonne facture à Bercy, où le gaucher a déployé son meilleur tennis. Celui qui lui a permis de faire chuter le numéro 2 mondial Carlos Alcaraz au second tour. Donc, de rivaliser avec à peu près n’importe qui sur le circuit.
Humbert a énormément gagné en explosivité
La bonne nouvelle, c’est qu’il a su élever son standing régulièrement cette saison, contrairement à celles passées, où le gaucher habituait à quelques rares exploits, avant de retomber aussi sec. Lui qui s’est hissé tôt aux portes du top 30, dès 2020 lorsqu’il avait 22 ans, a longtemps donné l’impression de stagner, sans jamais réussir à s’élever. Son succès en mars à Dubaï (ATP 500) contre Alexander Bublik semble avoir fait office de déclic.
Avec Jérémy Chardy et Thierry Ascione, son duo d’entraîneurs, il a développé sa palette offensive, notamment son coup droit, bien plus puissant et fiable qu’auparavant. Humbert a aussi énormément gagné en explosivité. Il suffit d’observer son jeu de jambes : il bouge plus vite, et peut donc mieux relancer sans perdre trop de terrain, et faire valoir ses qualités de contreur. Une assise défensive qui lui permet, contrairement à ses débuts chez les pros, de mieux diversifier ses coups, sans forcément chercher à finir le point trop tôt. Lundi, il sera 14e mondial, à un rang de son meilleur classement au printemps. Rendez-vous est pris pour 2025.