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Court toujours

Une fois jouées, quel rebond pour les balles de Roland-Garros ?

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Roland-Garros 2024dossier
Recyclées, vendues, envoyées à l’entraînement… Après une brève carrière sur les courts pendant le tournoi, les petites sphères jaunes connaissent des retraites multiples.
par Benjamin Delille et et photo Mathias Depardon
publié le 12 juin 2021 à 16h05

«Allez, ça part sur le 14 !» Il est 10h30 ce jour-là, et comme tous les autres jours depuis le début du tournoi, il y a du monde à l’étage des ramasseurs de balles, sous les courts 7 et 9 de Roland-Garros. Une armée de polos oranges s’active dans tous les sens. Sacs sur le dos, certains s’apprêtent à installer les courts avant le début des matchs. Une glacière avec des serviettes, quelques bananes, un sac sanitaire avec du désinfectant et des masques, des housses de raquettes et le plus important : les balles. Une quarantaine de tubes de balles, à peine sorties des cartons, entassées dans une grande glacière. Presque aussi grande que son jeune porteur. «Ça fait les muscles !» s’enorgueillit le garçon d’une voix fluette.

Chaque année, le tournoi de Roland-Garros consomme entre 50 et 60 000 balles de tennis. Une quantité astronomique car pour des questions de pressurisation des balles, celles-ci doivent être changées tous les neuf jeux dans les tournois officiels. Léo, le superviseur de zone, encadre le groupe de ramasseurs qui se dirige vers le court 14. Arrivé sur place, c’est lui qui installe tout: les serviettes dans les frigidaires, celles déjà prêtes sur le banc, et c’est lui aussi qui donne les premières balles à l’arbitre sur le court. «Il vérifie qu’elles n’ont aucun souci, pas de bulle d’air, explique-t-il alors que l’arbitre inspecte les sphères jaunes en les secouant. Ça se répète pendant tout le match, à chaque changement de balles, et les r