Peu importent les critiques formulées par le monde scientifique et sportif, Sebastian Coe persiste et signe. Le président de la Fédération internationale d’athlétisme s’est félicité ce dimanche 21 septembre du «succès» des tests de féminité instaurés lors des Mondiaux de Tokyo, qui « vont perdurer ».
«Le test du gène SRY [qui détermine la présence chez un être humain du chromosome Y et donc des caractéristiques mâles, ndlr] était sans conteste la bonne chose à faire si l’on veut promouvoir et protéger la catégorie féminine», a insisté Coe lors d’une conférence de presse en marge de la dernière journée des Mondiaux au Japon.
Décryptage
«Il ne devrait y avoir aucune ambigüité à ce sujet (la féminité d’une athlète, ndlr), dans aucune organisation sportive au monde. […] Ce test est un élément tout à fait essentiel aux principes et à la philosophie que nous suivons à World Athletics», a estimé le président de l’instance internationale et ex-patron des Jeux de Londres 2012. «Ce test se fait une fois pour toutes. Donc si une athlète le passe une fois, elle ne le fera plus jamais», a précisé Coe, en affirmant que «100 % des athlètes (femmes) des Mondiaux» avaient passé le test.
Les données non conservées
Seules les athlètes négatives au test SRY - qui se fait par prélèvement sanguin ou à l’intérieur de la joue - sont autorisées à participer aux épreuves féminines des compétitions comptant pour le classement mondial. Les athlètes transgenres qui ont eu une puberté mâle ne sont déjà pas admises dans les compétitions féminines de World Athletics. Et celles qui présentent un taux de testostérone trop élevé doivent suivre un traitement médicamenteux pour l’abaisser afin d’entrer dans les critères fixés par la fédération internationale pour les compétitions féminines.
Le président de World Athletics a en outre insisté sur le fait que le test SRY n’était «pas un test ADN» et qu’une fois le résultat du test validé, «les données étaient détruites».
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Ces tests, illégaux en France notamment, suscitent toutefois malaise et critiques parmi les athlètes et les scientifiques. Ils sont «juridiquement discutable, éthiquement délicat et scientifiquement réducteur», avait déploré avant les Mondiaux l’Allemande Malaika Mihambo, championne olympique (2021) du saut en longueur, résumant en une phrase la position de nombreuses athlètes du circuit.
Selon Sebastian Coe, il a été très bien accueilli par les principales concernées. «Très peu d’athlètes ont exprimé des doutes sur leur importance. Dans leur écrasante majorité, les athlètes femmes l’ont soutenu», a balayé le double champion olympique britannique du 1 500 m.