Menu
Libération
VSS

Une judokate accuse l’entraîneur de Teddy Riner d’agression sexuelle

Une plainte a été déposée au printemps 2024 contre Eric Despezelle qui a aussi dû s’expliquer, mercredi 11 septembre, devant commission de la jeunesse, des sports et de la vie associative.

A l'Institut national du sport (Insep), le 18 mai 2020 à Paris. (Franck Fife/AFP)
Publié le 11/09/2025 à 17h02

L’entraîneur Eric Despezelle, recruté fin 2024 par Teddy Riner, est visé par une plainte pour agression sexuelle envers une judokate de 24 ans, selon le Monde, et a été convoqué mercredi 10 septembre devant une commission de la jeunesse, des sports et de la vie associative. Son avocat a fait savoir que le mis en cause contestait «fermement» ces accusations.

La jeune judokate, numéro 3 française dans sa catégorie de poids et qui souhaite rester anonyme, était logée par le coach de 50 ans à son domicile près de l’Insep et a déposé plainte pour «agression sexuelle et conservation d’images obtenues par une atteinte à la vie privée», selon le quotidien.

Une enquête préliminaire confiée à un commissariat du Val-de-Marne est en cours. S’il «confirme avoir hébergé Mme L.M., lorsqu’elle le souhaitait, soit en pratique deux à trois soirs par semaine entre fin 2021 et début 2024», Eric Despezelle «conteste en revanche fermement les accusations portées à son encontre, qui sont parfaitement infondées», a déclaré son avocat, Paul Guis, dans un communiqué.

Une relation «entraîneur-entraînée» problématique

La plaignante a expliqué au Monde avoir découvert une caméra miniature dissimulée dans une chaussette sur une étagère de la salle de bains qu’elle était seule à utiliser au domicile de l’ancien vice-champion d’Europe (-60 kg). Elle dit avoir alors pris conscience d’une «véritable emprise» et évoque notamment des propos inappropriés, ainsi que des gestes déplacés lors de massages de récupération.

En plus de sa plainte, la plaignante a également informé en mai 2024 la fédération «d’éléments qui lui posaient problème dans la relation entraîneur-entraînée», a expliqué le Directeur technique national (DTN) de la fédération, Sébastien Mansois.

La fédération avait décidé alors d’effectuer un signalement auprès de la préfecture. A partir des éléments transmis, cette dernière a estimé qu’il n’y avait «pas de mesure d’urgence conservatoire à appliquer», a affirmé le DTN. La fédération a tout de même décidé de ne pas renouveler le contrat d’Eric Despezelle après août 2024, «pour que les deux protagonistes ne soient pas en contact».

Le DTN a également précisé ne pas avoir eu connaissance de faits d’agression sexuelle : «Si les premiers éléments recueillis nécessitaient, de notre part, le déclenchement d’un signalement au service de police, on l’aurait fait dans l’instant.» C’est «par voie de presse» qu’il dit avoir appris qu’une commission de la jeunesse, des sports et de la vie associative a auditionné l’entraîneur mercredi. Celle-ci doit rendre un avis dans les prochaines semaines auprès de la préfecture du Val-de-Marne concernant le volet administratif de l’affaire.