Le jour se lève à Port-Olona, où sont amarrés les 40 bateaux. L’atmosphère est à la fois recueillie et festive. Le temps brumeux mais doux, le vent aux abonnés absents. Depuis trente-cinq ans, chaque départ du tour du monde en solitaire n’est jamais anodin et souvent pesant. C’est le temps des au revoir, des embrassades, des encouragements – une ambiance assurément lacrymale. Cette année, avant de rejoindre leur bateau, les marins doivent passer en zone mixte, et lâcher quelques mots et banalités. Puis, sur l’immense ponton, les quelques privilégiés triés sur le volet, outre les proches et les politiques – à commencer par Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, accompagné d’une impressionnante meute de gardes du corps –, suivent chacun de leurs mouvements, presque voyeuristes tant ces moments intimes pourraient rester discrets. Mais la télé de l’organisation, qui diffuse les images en continu, ne rate aucune effusion, aidée par les influenceurs qui postent à tout-va sur leurs réseaux sociaux.
Embouquer le chenal
Depu