Jean Philippe. Un sujet me tient à coeur depuis quelques jours: Nicolas Sarkozy et les médias. Ou plutôt avec certains journaux ou agence de presse. Je suis assez inquiet de ce qui se passe aujourd’hui !
Daniel Schneidermann. Quelques jours seulement ? Je serais tenté de dire que cela fait quelques années que se pose le problème épineux des relations entre Sarkozy et les médias. Cela fait des années que bon nombre de journalistes sont tombés sous son charme, ou bien le craignent, ou bien ce sont laissés imposer son agenda, ou bien les trois à la fois. Sans parler de ses relations de proximité avec nombre de patrons de médias que nous avons évoquées souvent dans ce tchat. Dans ce paysage préocupant, j'ai envie de dire que la récente escarmouche de l'UMP avec l'AFP m'apparaît étrangement décalée. Et, paradoxalement, sur ce point très précis, j'aurais plutôt tendance à donner raison à l'UMP. Que s'est-il passé? Ségolène Royal, ancienne candidate à la présidentielle, est condamnée par une cour d'appel. L'UMP, parti majoritaire, envoie un communiqué de réaction à l'AFP. Dans un premier temps, l'AFP refuse de le diffuser, et elle ne le fait que quelques heures plus tard, après que l'UMP ait décidé de convoquer une conférence de presse. Certes, je suis tout à fait d'accord avec mes confrères de l'AFP lorsqu'ils disent que l'agence n'est pas une machine à diffuser des communiqués, et qu'ils doivent faire des choix rédactionnels. Mais dans ce cas très