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Libération

Des aliens végétaux pompent l'Afrique du Sud

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publié le 15 octobre 2003 à 1h23

Johannesburg (Afrique du Sud)

de notre correspondante

L'Afrique du Sud pourrait connaître l'une des pires sécheresses depuis plusieurs décennies. Le Conseil pour la recherche scientifique et industrielle en Afrique du Sud (Csir) a comparé des photos satellites du pays en octobre 2002, date de la dernière grande sécheresse, avec celles d'octobre 2003. «En comparant la végétation à ces deux époques, trois provinces sud-africaines sont exactement dans la même situation», explique Philip Frost du Csir. Le nord du pays est particulièrement affecté : dans la province du Limpopo, nombre de barrages sont à moitié pleins, et de plus en plus d'animaux meurent à la suite de ce manque d'eau.

Des pluies sont prévues à partir de la fin du mois d'octobre selon les services météorologiques sud-africains, mais elles risquent de ne pas être suffisantes pour la production de maïs. En 1992, 70 % des récoltes avaient été perdues.

Les spécialistes attribuent cette sécheresse persistante au réchauffement de la planète, et plus précisément de la température de l'eau de surface. Mais, en Afrique du Sud, la présence de «plantes invasives» aggrave considérablement le phénomène. Ces plantes (eucalyptus, pins, acacias) importées au fil des années consommeraient 7 % de l'eau de pluie, et concerneraient quelque 10 millions d'hectares selon Working for Water (WFW), un programme du ministère de l'Agriculture et des Forêts mis en place pour lutter contre cette invasion. Des arbres peuvent consommer jusqu'à 200 l