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L'agriculture liquide l'eau douce

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Le Fonds mondial de la nature préconise un changement urgent des pratiques.
publié le 16 octobre 2003 à 1h24

L'équation est simple : il faut 1 000 litres d'eau pour produire 1 000 calories végétales. Le Fonds mondial de la nature (WWF) a publié, hier, une longue étude sur les «cultures assoiffées», qui souligne l'impact de l'agriculture sur les réserves d'eau douce. Un rapport en forme de supplique aux gouvernements et institutions internationales : il est urgent de revoir les pratiques agricoles sous peine de transformer les crève-la-faim en assoiffés.

Gaspillage. L'étude s'appuie sur l'analyse de neuf bassins : le Rio Grande (Etats-Unis, Mexique), le Konya (Turquie), le Niger et le lac Tchad (Afrique), le Zambèze (Afrique), l'Indus (Pakistan), le Yang-Tsé (Chine), le Mékong (Sud-Est asiatique) et le Murray Darling (Australie). «Nous avons essayé de dresser un panorama représentatif de la situation mondiale, explique Richard Holland, spécialiste de l'usage raisonné de l'eau au WWF. Si les causes sont parfois différentes, le constat est le même partout, on consomme trop d'eau pour l'agriculture.»

Selon le WWF, 70 % de l'eau douce récupérable dans le monde est déjà prélevée pour l'agriculture ; un chiffre qui grimpe à 90 % dans les pays en développement.

Un constat à rapprocher de l'évolution attendue de la population à l'horizon 2050 (deux milliards de bouches supplémentaires) et de l'objectif fixé par l'ONU d'une réduction de moitié des victimes de la faim d'ici à 2015. «50 % de l'eau d'irrigation disparaît sans atteindre les cultures, par évaporation ou à cause du mauvais état des i