Londres de notre correspondant
Les Britanniques ne veulent pas de la «nourriture Frankenstein», et ce n'est pas le rapport publié hier qui va les convaincre du contraire. L'annonce que les cultures transgéniques pouvaient, dans certains cas, nuire à l'environnement a été immédiatement exploitée par les adversaires des OGM. «Pendant des années, les industriels nous ont répété que leurs semences réduisaient l'usage des désherbants et préservaient la faune et la flore. Nous savons maintenant combien c'était faux», s'est exclamé Stephen Tindale, directeur de Greenpeace.
Hystérie. L'ancien ministre travailliste à l'Environnement, Michael Meacher, qui avait commandé cette vaste enquête il y a trois ans, a demandé l'interdiction totale des organismes génétiquement modifiés. Sa remplaçante, Margaret Beckett, connue pour être plutôt favorable aux OGM, a prudemment déclaré que le gouvernement allait étudier avec soin les résultats de ces expérimentations.
Pour le Premier ministre Tony Blair, c'est un nouveau coup dur. Apôtre des biotechnologies, il a souvent dénoncé «l'hystérie» de ses concitoyens à l'encontre des OGM. Il y a encore six mois, il semblait déterminer à autoriser leur mise en culture à des fins commerciales avant Noël afin de permettre l'ensemencement des champs dès le printemps 2004. Une série de revers a remis en cause ce scénario.
Contamination. «Une nation OGM ?», grande enquête publique effectuée le mois dernier, a montré que neuf Britanniques sur dix désapprouvent les