La plus large étude jamais menée sur l'impact de champs d'OGM sur l'environnement a fait long feu. Le gouvernement Blair aura du mal à s'appuyer sur les huit articles, publiés hier à Londres dans les Annales de la Royal Society, pour justifier sa volonté d'autoriser les cultures d'OGM au Royaume-Uni. Les travaux, qui ont porté durant trois ans sur près de trois cents champs, n'apportent en fait que peu de réponses.
Le cahier des charges défini par Londres portait sur l'impact comparé de cultures traditionnelles et d'OGM. Et non sur les effets des cultures d'OGM sur les sols, pas plus que sur la contamination des cultures traditionnelles. Les études ont porté sur du colza, de la betterave à sucre et du maïs. A chaque fois, la moitié d'une parcelle était plantée d'une variété traditionnelle, cultivée selon les pratiques ordinaires ; l'autre était semée d'une variante OGM conçue pour résister à un herbicide, et cultivée en association avec celui-ci.
Dans deux cas, le colza et la betterave transgéniques, les scientifiques constatent une altération de l'environnement : baisse de la quantité de mauvaises herbes (donc de leurs graines), ainsi que réduction de leur diversité. Du coup, les chercheurs observent une moindre fréquentation de ces champs par les insectes, dont les abeilles et les papillons. Non qu'ils soient directement affectés par la plante transgénique ou son herbicide ; les chercheurs y voient plutôt un signe d'une adaptation qui les pousse à fréquenter des zones plus a