Dans les étables, la vache folle est à la baisse. Sur les étals, le boeuf a retrouvé sa cote. Pourtant, en coulisses, la traque au prion bovin continue : l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) poursuit, imperturbable, son inspection du système mis en place durant la crise (1996-2001) pour protéger l'homme et ses animaux de l'encéphalopathie spongiforme. Par quelle faille le prion prisonnier de l'organisme des bovins atteints (239 cas en France en 2002) pourrait-il allonger la liste des victimes humaines de l'épizootie (6 en France, 143 en Grande-Bretagne) ? Grâce aux mesures imposées à l'alimentation animale et humaine, l'agent infectieux atypique est écarté des assiettes et des auges. Mais l'est-il des verres et des abreuvoirs ? La contamination de l'eau est le motif central d'un rapport publié vendredi par l'Afssa (1).
Si l'on souhaite que l'épizootie ne reprenne jamais du poil de la bête, l'examen de ce risque de dissémination du prion dans l'environnement est opportun. Les abattoirs et les équarrissages sont les lieux où sont extraits et manipulés les organes cibles du prion (les «matières à risques», comme la cervelle et la moelle épinière), avant leur transformation en farine et en cendres.
Ras du sol. Dans quelle mesure ces matières peuvent-elles s'enfuir dans les eaux usées de ces établissements ? Faute d'obtenir du ministère de l'Agriculture une enquête d'envergure dans les abattoirs et équarrissages, les experts de l'Afssa ont eux-mêmes fait de