Nairobi (Kenya), de notre correspondant.
Le sentier devient une patinoire dès que la saison des pluies reprend. On mar che sur un mélange de boue, d'excréments et d'ordures. «C'est le parcours que j'emprunte tous les jours pour aller travailler qu'il pleuve ou non», raconte Tom Oteko, un veilleur de nuit. En route vers son domicile, à Kibera, l'un des plus grands bidonvilles d'Afrique en plein coeur de Nairobi, il pointe du doigt la saleté du quartier. «On tombe souvent, ça fait partie de la routine. Quand il pleut, on n'y échappe pas.» Il ne faut pas se contenter de regarder où l'on pose ses pieds. Kibera est connu pour ses «toilettes volantes», des sacs en plastique pleins de déjections humaines, balancés des fenêtres par des habitants qui s'adaptent comme ils peuvent à l'absence de canalisation. Au passant d'ouvrir l'oeil pour éviter une collision puante.
Hygiène. Plus de la moitié des 3 millions d'habitants de la capitale kenyane vivent dans des bidonvilles. Ils sont quelque 500 000 à s'être installés à Kibera. Le gouvernement et l'organisation onusienne Habitat, dont le siège se trouve à Nairobi, ont annoncé cette année leur intention d'y améliorer les conditions de vie, en s'attaquant en particulier aux problèmes d'hygiène et d'accès à l'eau courante. Un projet à l'échelle nationale.
D'après le dernier recensement (1999), près d'un quart des citadins kenyans n'avaient pas l'eau courante. «Nous allons commencer à Kibera, en installant des canalisations d'arrivée et d'évacu