Le réchauffement climatique préoccupe le monde agricole. Alertés par les cas de plus en plus fréquents de «floraison précoce», les chercheurs de l'Inra (Institut national de recherche agronomique) viennent de créer une base de données pour suivre l'impact du radoucissement de l'air sur les arbres fruitiers et la vigne. «On a commencé à se préoccuper du problème il y a deux ou trois ans après avoir noté une élévation des températures depuis le début des années 90», explique Bernard Seguin, chercheur de l'Inra à Avignon. Les premières analyses ont confirmé que la dernière décennie du XXe siècle a été marquée par un climat beaucoup plus doux que celui des années 70 et 80, et par un record de floraisons très précoces (1990, 1994, 1997). «On a alors contacté des organismes professionnels et on s'est rendu compte que des experts prenaient des notes depuis des années, et que cette masse de données risquait de se perdre si l'on n'en faisait rien.» D'où l'idée de «PhénoClim», une base de données associant l'Inra à des organismes comme le CTIFL (Centre interprofessionnel des fruits et légumes) ou l'Institut technique du vin.
Ampleur. Les poiriers en fleurs ces dernières semaines en Rhône-Alpes sont-ils un avatar de cette nouvelle tendance ? «Ce n'est pas exceptionnel, il arrive que des arbres fruitiers fleurissent à l'automne dans des vergers mal entretenus et donc pas ou peu irrigués, explique Bernard Seguin. Cette année, cela a quand même pris une ampleur plus importante du fait de l