Les marées noires et dégazages sauvages continuent de décimer les animaux. Des experts internationaux se sont réunis du 14 au 16 octobre à Hambourg pour une conférence sur les effets du pétrole sur la faune, à l'initiative du Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw).
Ce sont les oiseaux qui paient le plus lourd tribut au pétrole. Ils doivent être soignés vite, dans les sept jours qui suivent leur contamination. Souvent, il faut les réhydrater, les réalimenter, de force si nécessaire. Certains centres lavent les oiseaux à la main, d'autres à la «machine à laver», un système français de microjets tournants. Sophie Le Dréan, de l'école vétérinaire de Nantes, souligne que «certains médicaments se sont révélés inefficaces. Il est important de profiter de l'expérience des autres». Une organisation, l'Alliance, s'est créée pour tenter de normaliser les méthodes de soins.
«On parle des marées noires mais peu des dégâts chroniques du pétrole, les déballastages clandestins, qui se produisent en permanence et tuent autant d'animaux marins», estime Sophie Le Dréan. Chaque hiver, les centres de soins voient affluer des centaines d'oiseaux. Ainsi, rien que pour l'hiver 2000-2001, autour de 2 50 volatiles se sont échoués sur les côtes françaises, tous victimes de dégazages. Le Canada estime entre 160 000 et 270 000 le nombre de guillemots trouvés chaque année, abîmés par le pétrole. Tandis que l'Amérique du Sud en reçoit 250 000 sur sa côte est. Les oiseaux sont plus touchés