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Libération

Le plastique sucré tombe en poudre

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publié le 21 octobre 2003 à 1h27

Pune (Inde) envoyé spécial

Alors que le monde entier se creuse la tête pour trouver un remède à la pollution occasionnée par les plastiques, des chercheurs indiens semblent avoir trouvé une solution d'une simplicité étonnante : le sucre. Selon les premiers résultats d'une équipe du National Chemical Laboratory, centre public de recherche basé à Pune, la capitale scientifique indienne, l'introduction de molécules sucrées dans la fabrication des matières plastiques permet en effet d'accélérer leur biodégradation.

Les résultats publiés jusqu'ici ne portent que sur le poly styrène, mais la méthode est apparemment aussi efficace sur le polyéthylène, la matière utilisée dans la fabrication de bouteilles et de sacs plastique, et sur le polypropylène, pour l'emballage des aliments. Cumulés, ces trois matériaux représentent environ les deux tiers des 150 millions de tonnes de plastique produits chaque année dans le monde. Selon Nature, ils compteraient également pour 20 % des déchets urbains qui mettent des décennies à se décomposer.

Spectaculaire. «Je suis parti d'un constat simple : les microbes aiment les matières sucrées», explique Anjani Varma, le chimiste à l'origine du projet. «Je me suis donc dit qu'en ajoutant du sucre dans la chaîne polymère, il y avait des chances pour que les bactéries attaquent les déchets plus rapidement.» A sa propre surprise, les résultats sont spectaculaires. «Sachant que le sucre ne comptait que pour maximum 3 % du poids total, on s'attendait à ce que