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Libération

Sras : le retour de la civette suspecte

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publié le 22 octobre 2003 à 1h29

Pékin de notre correspondant

Les consommateurs de Canton se pourlèchent les babines, mais les responsables de la santé publique s'inquiètent : la civette, cet animal sauvage soupçonné d'être à l'origine du virus du Sras, a de nouveau été autorisée dans les restaurants de la grande métropole du sud de la Chine. La municipalité de Canton a commencé cette semaine à distribuer des licences aux restaurants qui désirent servir de la viande d'animaux sauvages, cinq mois après l'interdiction décidée lorsque les chercheurs ont émis l'hypothèse que le virus de la pneumopathie atypique pouvait provenir de la civette.

Au moment où l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le gouvernement chinois s'inquiètent d'un possible retour du Sras à l'approche de l'hiver, l'annonce peut sembler paradoxale. Mais la municipalité a estimé que les recherches n'avaient pas prouvé la «culpabilité» de la civette dans l'épidémie apparue à la fin de l'année dernière dans la province de Canton et qu'il n'y avait donc pas de danger prouvé à autoriser sa consommation.

Vertus. Le sujet est controversé en Chine. Hier, sur le site Internet de l'agence officielle Chine nouvelle, la question du jour était : «Que pensez-vous de la décision de la municipalité de Canton d'autoriser le retour de la civette sur les menus ?» En privé, les responsables de l'OMS estiment cette décision «prématurée», et à Pékin, où on est beaucoup moins friands d'animaux sauvages, l'opinion désapprouve ces pratiques culinaires non «civilis