Pékin de notre correspondant
La Chine doit faire face à une équation impossible. D'un côté, elle cherche avec succès à se donner les moyens d'accélérer son développement économique, affichant, cette année, une insolente croissance de 8,5 % ; de l'autre, elle tente de corriger les désastres écologiques causés par des décennies de mépris de l'environnementale et s'efforce de limiter la casse liée à la croissance actuelle.
Dégradation. Pour l'heure et malgré les mesures, parfois draconiennes, adoptées au plus haut niveau, elle n'y parvient pas. La prise de conscience est, il est vrai, récente : ce n'est que cette année que le département de l'environnement a été élevé au rang de ministère doté d'un budget propre, et il y a seulement un mois qu'une loi «verte» impose à tout nouveau projet de prendre en compte la protection de l'environnement. Dans les deux cas, il faudra du temps pour faire évoluer les moeurs et rompre avec des habitudes bien ancrées.
En attendant, la dégradation se poursuit tous azimuts. Les rapports officiels se suivent et se ressemblent, qui relèvent l'accélération de l'avancée du désert, la détérioration et la raréfaction de l'eau potable, la dégradation de la qualité de l'air, les menaces sur un nombre croissant d'espèces animales et végétales... L'étendue des dégâts donne le vertige quand on prend en compte le poids démographique du 1,3 milliard de Chinois, et le fait que le développement économique du pays n'en est qu'à ses débuts.
La ville de Pékin illus