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Libération

La quête des origines de la saison des pluies

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Pollution industrielle, température de l'océan Indien..., les hypothèses se multiplient.
publié le 24 octobre 2003 à 1h32

Canicule en Europe, pluies au Sahel ? Faut-il voir dans la coïncidence de cet été autre chose qu'une coïncidence ? «A priori, non», explique Jean-Pierre Ceron, de Météo France Toulouse. La corrélation entre les bonnes moussons sahéliennes et les étés caniculaires et secs en Europe ne marche pas à tous les coups. En 1976, la sécheresse fut sévère en France, mais la mousson mauvaise. En 1988, assez bonne saison des pluies, alors que l'été est normal en Europe. Pourtant, il y a un lien logique : «La remontée de l'anticyclone des Açores sur la France favorise la montée vers le nord de la mousson. Mais tant que l'on n'aura pas compris ce qui détermine bonnes et mauvaises moussons, on aura du mal à éclaircir ces relations, trouver une éventuelle cause commune à la météo d'Europe et d'Afrique, et faire des prévisions à quelques mois assez précises pour être utiles.»

Climatologues et océanographes recherchent activement les signes précurseurs d'une bonne ou d'une mauvaise mousson à des fins de prévisions. Avec le réseau Pirata (des bouées fixées au fond de l'océan entre le Brésil et l'Afrique), ils suivent la piste de l'Atlantique tropical, en étudiant les variations des températures de sa couche de surface. Récemment, une équipe américaine a estimé que le signal principal de la mousson sahélienne se trouvait dans l'océan Indien (1). La hausse des températures moyennes de cet océan expliquerait la période sèche des années 1970-1980.

Une hypothèse qui invaliderait une autre piste, avan