Bonnes pluies, bonnes récoltes ? Possible : le Sahel est bien vert cette année. Mais attention aux criquets. Les paysans sahéliens oscillent entre l'espoir d'une bonne année en raison d'une mousson abondante et la crainte de voir leurs efforts anéantis par la menace d'invasions massives de criquets pèlerins. A la fin de l'été, les bulletins d'Agrhymet (1) organisation assurant le suivi des données météos et agricoles pour le Sahel, du Tchad au Sénégal apportaient une série de bonnes nouvelles. Ainsi, au Niger, l'ensemble des zones agricoles bénéficiait d'une pluviométrie «supérieure à la moyenne 1970-2000», en particulier pour les régions les plus importantes (Maradi, Zinder et Dosso). D'où des semis en particulier pour les céréales principales de la région, le mil et le sorgho réalisés à temps et correctement arrosés. Même la zone désertique d'Agadez, dans le nord, a reçu des pluies attendues avec impatience par les pasteurs touaregs. Dromadaires, ovins et caprins, importants produits d'exportation du Niger, devraient donc eux aussi profiter de la situation. Son de cloche identique à l'extrémité ouest du Sahel, au Sénégal. Si elles ne sont pas excédentaires, les pluies «normales» sont arrivées en avance, permettant des semis de dix à vingt jours plus tôt que d'habitude. A l'autre bout, au Tchad, si la mousson est survenue un peu en retard au sud, elle est excédentaire et précoce sur la bande sahélienne la plus au nord, exposée à la sécheresse.
Abondance. Fort de ces