Tandis que l'actuel président américain George W. Bush a bloqué pendant deux ans tout accord international sur l'accès des pays les plus pauvres aux médicaments essentiels, son prédécesseur, Bill Clinton, vient de signer un accord d'importance avec des fabricants de molécules génériques pour faire baisser les prix des traitements antisida à destination des pays africains. «Cet accord permettra de fournir des traitements vitaux à des gens qui en ont désespérément besoin», a déclaré l'ex-président lors d'une conférence de presse à New York, jeudi soir.
La fondation William J. Clinton, qui intervient sur le sida notamment au Mozambique, au Rwanda et en Tanzanie, a signé un accord avec quatre laboratoires, trois indiens (Cipla, Randaxy et Matrix) et un sud-africain (Aspen Pharmacare). Quatre entreprises déjà connues pour fabriquer des copies de médicaments encore sous brevet, appelées «génériques». Et qui fournissent d'ores et déjà des traitements moins onéreux que les laboratoires à l'origine des molécu les. Pour faire encore chuter les coûts, la fondation Clinton et les «génériqueurs» ont gratté tout ce qui était possible : dépenses de marketing, choix des emballages, méthodes de production et circuits de distribution. A l'arrivée, les prix sont en baisse de 30 à 50 % selon les médicaments, et le coût annuel par personne pour une trithérapie doit tourner autour de 140 dollars, contre 190 au minimum jusque-là.
La fondation Clinton compte ainsi soigner deux millions de personnes à